Bagdad - Les anciens responsables du régime de Saddam Hussein condamnés à mort ne doivent pas s'attendre à des mesures de clémence, a assuré lundi un des juges chargés de conduire leur procès, Mounir Haddad.
Cette mise au point intervient après que le président irakien Jalal Talabani eut indiqué qu'il ne souhaitait pas signer l'ordre d'exécution d'un des récents condamnés, l'ancien ministre de la défense Sultan Hachem al-Tai.
Les peines sont exécutoires dans les trente jours à partir de la confirmation du jugement, selon la Constitution irakienne, et des spéculations ont circulé à Bagdad sur la mise en oeuvre rapide de la condamnation d'un des proches de Saddam Hussein, Hussein Ali al Majid, dit Ali le Chimique.
Il a été condamné le 24 juin et la peine capitale confirmée le 4 septembre en même temps que celle d'al Tai, et d'Hussein Rashid al-Tikrit, l'ancien chef adjoint des opérations de l'armée, pour des massacres de Kurdes dans les années 1987 et 1988.
«Le président ne peut pas accorder sa clémence pour des crimes de génocide», a indiqué le juge Mounir Haddad. «Le conseil de la présidence ne peut pas réduire ou retarder ou renverser la sentence», a-t-il ajouté.
M. Talabani avait indiqué qu'il connaissait al Tai et qu'il l'avait encouragé à se révolter contre Saddam Hussein et qu'il ne pouvait pas se résoudre à signer son ordre d'éxécution. «Non, non, non. Je ne le ferais pas», avait-il affirmé devant la presse. Selon la Constitution, son accord n'est pas nécessaire.
Lundi, l'avocat qui assuré la défense de plusieurs anciens responsables du régime de Saddam Hussein, Badie Arief, a indiqué à l'AFP qu'un officiel irakien lui avait annoncé qu'«Ali le Chimique» serait exécuté «sous 48 heures».
Le juge Haddad a refusé de commenter cette déclaration et a assuré que la date de l'exécution ne serait pas annoncée à l'avance. Aucune confirmation de cette éventualité n'a pu être obtenue ni de source irakienne, ni de source américaine à Bagdad.