LONDRES, 4 oct 2007 (AFP) - Amnesty International appelle le personnel médical à cesser toute injection mortelle, dans les pays où ce type d'exécution est pratiquée sur les condamnés à mort, dans un rapport publié jeudi.
"Les médecins et les infirmières ne doivent pas participer aux exécutions ordonnées par l'Etat qui vont à l'encontre de leur serment éthique", estime l'organisation de défense des droits de l'Homme, cependant que la Cour suprême américaine s'est saisie la semaine dernière d'un débat sur les injections mortelles.
"Le personnel médical est formé pour travailler au bien-être des patients, pas pour participer aux exécutions ordonnées par l'Etat. La façon la plus simple de résoudre ce dilemme éthique posé par l'utilisation de docteurs et d'infirmières pour tuer est l'abolition de la peine de mort", a déclaré Jim Welsh, le coordinateur d'Amnesty pour la santé et les droits de l'Homme, cité dans un communiqué.
Depuis 1982, plus de 900 personnes ont été exécutées par injection aux Etats-Unis et, selon une évaluation, plusieurs milliers en Chine, où le nombre des exécutions est un secret d'Etat. Trois autres pays pratiquent cette méthode : le Guatemala (3 exécutions par injection sur la même période), la Thaïlande (4) et les Philippines (7).
Amnesty souligne que si le cocktail de substances chimiques -du thiopental sodique qui fait perdre conscience au condamné, du bromure de pancuronium qui cause une paralysie des muscles, et du chlorure de potassium qui provoque un arrêt cardiaque- utilisé pour exécuter les condamnés n'est pas bien dosé, il est susceptible de causer des souffrances extrêmes.
"Des médecins ont dit craindre que si des niveaux inadéquats de thiopental sodique sont administrés, l'effet anestésique peut se dissiper avant que le coeur du prisonnier ne s'arrête, lui faisant courir le risque de ressentir une souffrance extrême quand les substances chimiques entrent dans ses veines pour provoquer un arrêt cardiaque. A cause de la paralysie provoquée par le bromure de pancuronium, ils seraient dans l'incapacité de communiquer leur détresse à quiconque".
Pour ces raisons, ces substances chimiques ne sont pas utilisées par les vétérinaires pour tuer les animaux, souligne Amnesty.