PRAGUE, 4 oct 2007 (AFP) - La justice tchèque a annoncé jeudi à Sumperk (nord) avoir rejeté une demande de libération de Zdenek Vocasek, dernier condamné à mort sous l'ancien régime communiste qui n'avait échappé à la potence que grâce à la "Révolution de velours" de novembre-décembre 1989.
Agé aujourd'hui de 46 ans, Vocasek a été condamné à la peine capitale en 1988, pour un double assassinat. Les circonstances ont voulu que la date de son exécution ait été fixée au décembre 1989, le mois de la chute du régime totalitaire.
Le dernier président communiste de l'ancienne Tchécoslovaquie, Gustav Husak, a démissionné le 10 décembre 1989. Dix-neuf jours plus tard, l'ancien dissident Vaclav Havel, adversaire résolu de la peine de mort, a été élu à la tête du pays.
Le Parlement tchécoslovaque a ensuite aboli la peine de mort le 3 mai 1990 et Vocasek a vu sa peine commuée en réclusion à perpétuité. Vingt ans après son arrestation en avril 1987, il a pu demander sa libération, selon la législation en vigueur.
"Un expert a fait un pronostic assez sombre sur sa capacité de mener une vie normale. Nous ne pouvons pas prendre en considération des réflexions théoriques", a constaté le président du tribunal, Lubomir Kozak, en expliquant les motifs du refus.
Vocasek, qui affirme s'être tourné vers Dieu, a fait savoir par l'intérmédiaire de son avocat qu'il ferait appel de cette décision.
Le tribunal s'est réuni pour cette occasion derrière les murs de la prison de Mirov (nord), où une trentaine de Tchèques condamnés à perpétuité purgent leurs peines.