ALGER (AFP) — Dix islamistes armés algériens, tous en fuite, ont été condamnés lundi soir à la peine de mort et douze autres à la prison à perpétuité par le tribunal criminel de Boumerdès (50 km à l'est d'Alger), a-t-on appris mardi de source judiciaire.
En l'absence des accusés, la juridiction les a tous jugés par défaut.
Quatre des condamnés à la peine capitale étaient poursuivis pour "adhésion à groupe terroriste armé et menaces de mort, tentative d'homicide volontaire avec préméditation, guet-apens et vol à main armée". Les six autres étaient accusés de "pose d'explosifs dans des endroits publics", selon l'arrêt de renvoi du tribunal.
Deux des quatre condamnés à mort, Omar Bentifraoui et Mohamed Tadjer dit Jack, ont été condamnés une deuxième fois par contumace à la peine capitale et à la réclusion à perpétuité dans deux autres affaires, selon le même arrêt.
Les six autres condamnés à mort étaient impliqués dans deux attentats en octobre 2006 contre les commissariats de police de Réghaïa et de Dergana, dans la banlieue est d'Alger.
Ces attentats, commis à l'aide de camions piégés, avaient fait 3 morts et une vingtaine de blessés, selon un bilan officiel.
Les douze accusés condamnés à la prison à vie étaient impliqués dans les attentats contre les deux commissariats, selon le tribunal.
En juin, plus de 70 condamnations à mort par contumace avaient été prononcées contre des islamistes armés en fuite, en grande majorité par le tribunal criminel de Boumerdès.
La peine de mort, en vigueur en Algérie, n'a pas été appliquée depuis août 1993: sept islamistes avaient alors été fusillés après avoir été reconnus coupables dans l'attentat à la bombe contre l'aéroport international d'Alger (9 morts et une trentaine de blessés en août 1992).