Agence France-Presse - Téhéran
La Cour suprême iranienne a confirmé des peines capitales par lapidation pour deux soeurs reconnues coupables d'adultère, a rapporté leur avocat cité lundi par le quotidien Etemad.
«La branche 23 de la Cour suprême a confirmé la sentence de lapidation», a déclaré Jabbar Solati, alors que cette peine n'a été appliquée officiellement qu'une fois depuis 2002.
Les deux soeurs, identifiées uniquement par leur prénom de Zoreh, 27 ans, et Azar, étaient passées en procès une première fois pour «relations illégales» avec des hommes et avaient été punies de 99 coups de fouets.
Elles ont été reconnues coupables d'adultère, punissable de mort, dans un deuxième procès, a déclaré leur avocat, en affirmant qu'elles ont «été jugées deux fois pour le même crime».
Selon le journal, le mari de Zoreh avait présenté à la police une vidéo montrant les deux femmes à son domicile en compagnie d'autres hommes pendant son absence.
Les accusées avaient admis être sur le film, mais en l'absence d'images montrant qu'elles avaient eu des relations sexuelles, seule l'accusation de «relations illégales» avait été retenue.
«Six mois après avoir été fouettées, elles ont été convoquées au tribunal pour répondre de l'accusation d'adultère», a dit l'avocat.
Selon lui, il «n'y avait pas de preuve légale permettant au juge de prononcer une peine de lapidation».
L'adultère n'est établi que sur l'aveu, exprimé à quatre reprises, par l'accusé qu'il a bien été commis, ou sur la foi de quatre témoignages.
La lapidation reste inscrite dans le code pénal iranien, qui est basé sur la charia, la loi islamique.
Mais le chef du pouvoir judiciaire, l'ayatollah Mahmoud Hachémi Shahroudi, a ordonné en 2002 que l'application de la peine soit suspendue jusqu'à nouvel ordre.
Un homme a cependant été lapidé à mort en juillet 2007 dans la province de Qazvin (nord-ouest), en contravention avec cette directive.