QUESTION ÉCRITE E-1177/02
posée par Mogens Camre (UEN) à la Commission
La sécurité des citoyens européens, les droits européens de l'homme et la paix dans les États membres de l'Union européenne sont menacés par certains imams fondamentalistes qui appellent publiquement à la "guerre sainte" et qui défendent ouvertement le recours à la charia, la loi islamique.
Alors que, déclaration après déclaration, l'Union européenne affiche sa volonté de créer un espace de liberté, de sécurité et de justice, elle tolère en même temps, ce qui semble d'ailleurs être en contradiction avec un tel objectif, que des forces politiques fondamentalistes, sous le couvert d'une prétendue croyance religieuse, exhortent les musulmans d'Europe à entrer en "guerre sainte" et qu'elles expriment publiquement leur soutien aux méfaits commis au nom de la charia.
Le 5 avril 2002, à l'occasion de la prière du vendredi dans une mosquée de Copenhague, l'imam Ahmed Abu Laban, dont on dit qu'il compterait entre 10 000 et 15 000 adeptes, a invité ses fidèles à apporter leur soutien à leurs compatriotes, affirmant que ceux-ci souhaitaient le djihad et payer le prix de la libération de la mosquée d'Al-Aqsa, située à Jérusalem. Le quotidien Politiken rapporte les propos de l'imam: "Ne croyez pas que ceux qui sont tombés au combat sont morts. Ils vivent aux côtés d'Allah, et Allah les couvre de présents. Nous devons penser à être actifs et non passifs." Et d'ajouter que, s'agissant du conflit au Proche-Orient, les musulmans ne doivent pas s'appuyer sur les Nations unies ou sur le Conseil de sécurité des Nations unies, mais s'en remettre à la grâce d'Allah.
Une semaine plus tôt seulement, le même imam se déclarait favorable au recours à la charia en ce qui concerne la condamnation à mort (qui a eu un retentissement international) de Safiya Hussaini, cette femme nigériane reconnue coupable d'adultère.
Dans son arrêt rendu le 31 juillet 2001 dans les affaires 41340/98 et 41342/98, la Cour européenne des droits de l'homme, siégeant à Strasbourg, a établi que la charia (la loi islamique) "se démarque nettement des valeurs de la Convention européenne des droits de l'homme". Cependant, l'initiative de l'Union européenne en la matière se traduit principalement par l'attitude de l'Observatoire des phénomènes racistes et xénophobes qui, au travers de ses multiples rapports défigurant les faits, dénigre tout quiconque exprime sa crainte face à la marche en avant du fondamentalisme dans l'Union européenne.
La Commission entend-elle donner le branle à une législation qui garantisse l'expulsion du territoire de l'Union européenne de toute personne qui incite à la "guerre sainte", à la violence ou à la violation des droits de l'homme?