Sept ONG ont exhorté la justice marocaine, qui juge en appel un Néerlandais d'origine marocaine, condamné à mort pour le meurtre d'une Néerlandaise à Utrecht en 2005, à ne pas confirmer cette peine, dans un communiqué publié samedi.
Le procès en appel d'Amin Mrini, reporté à trois reprises, est prévu le 13 février dans un tribunal de Salé, près de Rabat. L'accusé a été condamné à mort en première instance le 14 juin 2007 dans cette même ville.
La branche marocaine d'Amnesty International, l'Observatoire marocain des prisons (OMP), l'Association des barreaux du Maroc et l'Organisation marocaine des droits humains (OMDH) font partie des sept ONG signataires qui constituent la "Coalition marocaine contre la peine de mort".
"La Coalition, qui suit ce dossier dans le cadre de sa lutte pour l'abrogation de la peine de mort au Maroc, exhorte la justice marocaine à prendre en compte la tendance mondiale contre cette peine et à faire bénéficier l'accusé des droits et de toutes les garanties d'un procès équitable", ont souligné les organisations dans ce texte.
La coalition affirme également avoir relevé lors d'une précédente séance "une forte présence des services sécuritaires, surtout néerlandais, au tribunal de Salé, ce qui suscite la crainte que cette présence très visible influe sur le verdict".
Contacté samedi par l'AFP, l'avocat d'Amin Mrini, Me Mohamed Saou, s'est déclaré "optimiste". "Nous avons de l'espoir. Le verdict en première instance a été sévère, surtout que mon client a toujours nié le meurtre et qu'il n'aurait pas été condamné à mort s'il avait même été jugé aux Pays Bas".
"Le verdict avait surpris des journalistes néerlandais et même des représentants de la police judiciaire néerlandaise qui avaient suivi le procès en première instance en juin 2007", a affirmé l'avocat.
Recherché par la justice des Pays-Bas, Amin Mrini a été arrêté par la police marocaine à Salé en 2006, à la suite d'un mandat d'arrêt international. Il avait, selon l'accusation, commis le meurtre durant une période de liberté surveillée accordée à des prisonniers par la loi néerlandaise.
Amin Mrini purgeait aux Pays-Bas une peine de prison de quatre ans pour viol.
Les tribunaux marocains continuent à prononcer des condamnations à la peine capitale. Mais cette peine n'a plus été exécutée au Maroc depuis 1994, date de l'exécution d'un commissaire de police pour le viol de nombreuses femmes.