HOUSTON (Etats-Unis), 16 juin (AFP) - Le condamné à mort canadien Stanley Faulder a passé sa journée de mercredi à attendre une hypothétique mesure de clémence, à la veille de son exécution prévue jeudi soir au Texas.
La commission des grâces du Texas, à laquelle son avocate Sandra Babcock a demandé de commuer son exécution en peine de prison à vie, devait rendre publique sa décision dans la journée. Deux de ses 18 membres se sont entretenus la semaine dernière avec le condamné de 61 ans, sans rien laisser filtrer de leurs intentions.
Dans le passé, la commission a refusé à deux reprises de commuer la peine de Stanley Faulder. Mais elle a fait ces derniers mois l'objet de vives critiques, un juge fédéral texan estimant notamment en décembre dernier que ses méthodes de travail étaient "extrêmement médiocres" voire "minimales". Mark Warren, représentant d'Amnesty international pour le Canada voulait espérer mercredi qu'elle ré-étudierait avec "plus de prudence" la demande de grâce de M. Faulder, qui a passé le tiers de sa vie dans le couloir de la mort pour le meurtre d'une septuagénaire texane commis en 1975.
Considéré comme un "bon prisonnier" par les autorités pénitentiaires, Stanley Faulder se trouvait toujours mercredi dans la prison de Ellis Unit, à quelque 40 kilomètres de Huntsville. "Il ne crée pas de problèmes, il est juste là", commente Larry Fitzgerald, porte-parole des services pénitentiaires texans.
Il ne sera transféré que jeudi après-midi dans la vieille prison du centre-ville de Huntsville, où ont lieu toutes les exécutions du Texas, pour y être placé dans le quartier des condamnés à mort, un bloc de cellules situé à côté de la chambre d'exécution.
Sa mort par injection, en présence d'une dizaine de témoins, est prévue aux environs de 18h00 locales (23h00 GMT).
La Cour suprême doit également encore répondre à une requête de Sandra Babcock, qui affirme que le fonctionnement de la commission des grâces est anticonstitutionnelle.
Ces derniers jours, Stanley Faulder, qui serait le premier Canadien exécuté aux Etats-Unis depuis 1952, a passé "beaucoup de temps à écrire", selon Mme Babcock. "Il reçoit pas mal de courrier et veut être sûr d'avoir écrit à tous ceux auxquels il doit dire adieu", explique-t-elle à l'AFP.
"Le plus dur, ajoute-t-elle, c'est qu'il ne peut pas se préparer à mourir, car ce serait renoncer à l'espoir. Mais d'un autre côté il ne sait pas s'il va survivre et sait qu'il est très possible qu'il soit exécuté".
Le 10 décembre dernier, à sa neuvième date d'exécution, Stanley Faulder avait appris une demi-heure avant l'heure prévue de son exécution que la Cour suprême lui avait accordé un sursis.
"Il était heureux, mais avait ensuite dit qu'il ne voulait plus jamais revivre ça", explique Larry Fitzgerald.
S'il est exécuté jeudi, en dépit des requêtes du gouvernement canadien et de celles de la commission interaméricaine des droits de l'homme, il sera le plus vieux condamné jamais exécuté au Texas, et le cinquième étranger mis à mort cette année aux Etats-Unis (après deux Allemands, un Philippin et un Thaïlandais).
Il avait été condamné à mort en 1978 pour le meurtre d'une riche Texane, Inez Phillips, en juillet 1975. Le jugement cassé, il avait de nouveau été condamné à la peine capitale en 1981.
Quarante-huit condamnés ont été exécutés cette année aux Etats-Unis dont 13 au Texas, selon le centre d'Information sur la peine de mort.