FES (Maroc) - Un procureur marocain a réclamé mercredi la "peine maximale", équivalant à la peine de mort, à l'encontre de Saïd Msihi, un Franco-Marocain accusé de l'assassinat en 2006 de Hubert Garcia Bardidia, un buraliste français de la banlieue parisienne, selon un journaliste de l'AFP.
"Les faits sont établis, et le corps de la victime a été localisé grâce aux aveux de l'accusé", a souligné le procureur de Fès (centre) qui a requis la "peine maximale".
Saïd Msihi, arrêté au Maroc le 6 mai 2006, risque la peine de mort car il est poursuivi notamment en vertu de l'article 392 du code pénal. Cet article prévoit la prison à perpétuité pour le meurtre avec préméditation, et la peine de mort "lorsqu'il a précédé, accompagné ou suivi un autre crime", ce qui est le cas de l'accusé, a expliqué à l'AFP une source judiciaire à Fès.
Saïd Msihi est poursuivi pour "meurtre avec préméditation, enlèvement, séquestration, menaces, violence et vol qualifié". Son procès s'était ouvert à Fès en janvier 2007.
Selon l'accusation, Saïd Msihi a assassiné Hubert Garcia-Bardidia (30 ans), un buraliste de Magny-Les-Hameaux (Yvelines, banlieue parisienne) le 10 février 2006, séquestrant la victime dans une forêt, l'attachant à un arbre avant de l'égorger.
Marc Villefayot, avocat de la famille de la victime, a assuré qu'un test ADN relevé sur les lieux du crime correspondait à celui de Saïd Msihi. Un autre avocat de la famille, Omar Abouzzohour, du barreau de Marrakech, a dénoncé une "mise en scène de l'accusé qui veut se faire passer pour un personnage dérangé".
"Les faits sont établis, l'accusé a assassiné sauvagement Hubert Garcia, lui a volé des cartes bancaires et les a utilisées pour tirer des sommes de 900 puis 600 euros", a-t-il ajouté.
"Je ne me souviens pas si je l'ai tué ou pas", a déclaré Saïd Msihi à la cour, répondant par le mutisme à de nombreuses questions.
L'épouse de la victime, Vanessa Garcia-Bardidia, a souhaité un "verdict exemplaire qui empêche l'accusé de revenir en France", dans une déclaration à la presse.
L'avocat de l'accusé, Me Abderrahim Ababou, a affirmé que son client était "victime de troubles mentaux". "Saïd Msihi était paranoïaque, selon des médecins qui le soignaient en France", a ajouté l'avocat, réclamant "les circonstances atténuantes.
La cour s'est retirée en début d'après-midi. Elle devait mettre le jugement en délibéré et prononcer ensuite son verdict.
Les tribunaux marocains continuent à prononcer des condamnations à la peine capitale. Mais cette peine n'a plus été appliquée depuis 1994.