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Six mois sans exécution aux Etats-Unis

dépêche de presse du 27 mars 2008 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Etats-Unis
Les Etats-Unis ont franchi mardi le cap des six mois sans exécution, un record inégalé depuis 1982. Une fois la question de la méthode réglée, certains opposants à la peine capitale craignent néanmoins une explosion de cas.

Le 25 septembre à 20 h 23 (1 h 23 GMT) un médecin texan a prononcé le décès de Michael Richard, 48 ans, condamné à mort pour le viol et le meurtre d'une femme 20 ans plus tôt et exécuté par injection mortelle, la méthode utilisée par la quasi-totalité des Etats américains.

Quelques heures plus tôt, la Cour suprême américaine, saisie par deux condamnés du Kentucky (centre-est), avait annoncé son intention d'examiner la légalité de cette méthode, sans pour autant remettre en question le principe de la peine capitale. Toutes les exécutions prévues depuis ont été reportées. Le compteur des exécutions pour 2007 s'est arrêté à 42, un plus bas depuis 13 ans, et celui de 2008 n'est pas encore enclenché.

La Cour suprême doit se prononcer avant la fin du mois de juin sur la légalité de l'injection mortelle, une méthode qui consiste en l'administration de trois produits: le premier endort le condamné, le deuxième paralyse ses muscles, le troisième arrête son coeur. Or, si l'anesthésiant est mal administré, le condamné peut souffrir atrocement.

A l'audience sur l'affaire début janvier, les juges de la Cour ont semblé partagés, certains évoquant même la possibilité de renvoyer le dossier devant les juridictions inférieures pour un examen approfondi des alternatives, une éventualité qui pourrait prolonger encore un peu plus la procédure.
Exécutions en chaîne?
Mais quelle que soit sa décision sur le protocole en vigueur dans le Kentucky, la Cour devrait fixer les critères selon lesquels les juridictions locales peuvent évaluer ceux des autres Etats. Certaines validations pourraient alors traîner des années... et d'autres intervenir très rapidement. Des Etats du sud comme le Texas, l'Oklahoma ou l'Alabama devraient reprendre leurs exécutions au bout de quelques mois, estiment les experts.

"Ironiquement, l'effet de ce moratoire est que lorsqu'il sera fini, il y aura une cascade d'exécutions", explique Robert Blecker, professeur à la New York Law School et favorable à la peine de mort. Certains procureurs doivent défendre leur poste devant les électeurs en novembre, et pourraient choisir de rattraper rapidement le retard.

Difficile à l'heure actuelle de dire si le moratoire sur la peine de mort servira les opposants ou les partisans des exécutions, mais une certitude demeure: selon les derniers sondages, deux tiers des Américains se déclarent encore favorables à la peine capitale.
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