Le jeune journaliste afghan condamné à mort dans le nord de l'Afghanistan sous l'accusation d'avoir blasphémé l'islam a été transféré à Kaboul pour son procès en appel, a-t-on appris samedi auprès d'organisations de défense de la presse.
Sayed Perwiz Kambakhsh, 23 ans, a été condamné le 22 janvier à la peine capitale par la première chambre du tribunal de Mazar-i-Sharif, dans la province de Balkh, en l'absence d'un avocat et sans lui laisser le temps de se défendre.
"Kambakhsh a été transféré avec succès hier (vendredi) à Kaboul pour son second procès en appel", prévu pour "bientôt", a déclaré à l'AFP Rahimullah Samandar, le président de l'Association afghane des journalistes indépendants (AIJA).
L'organisation Reporters Sans Frontières (RSF) basée à Paris, s'est "réjouie" de ce transfert, car "il était enfermé avec des criminels et des terroristes" à Mazar-i-Sharif, dans un communiqué reçu par l'AFP.
Déjà emprisonné durant trois mois avant d'être jugé, le jeune homme a fait appel de cette condamnation qui a suscité un tollé dans le monde tant au niveau des organisations de défense des droits de l'Homme et des journalistes que des gouvernements. Nombre d'appels avaient été lancés à l'adresse du président Hamid Karzaï pour qu'il annule cette décision.
Kambakhsh avait été arrêté le 27 octobre pour avoir distribué à ses camarades d'université de Balkh (nord) un article "insultant pour l'islam et interprétant de manière erronée des versets du Coran", selon l'acte de condamnation.
La constitution de 2001 défend la liberté d'expression mais repose sur la loi islamique (charia). Son interprétation radicale requiert la peine de mort pour des actes jugés contraires à l'islam.