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Viol d'enfant: la peine de mort est-elle excessive?

dépêche de presse du 16 avril 2008 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Etats-Unis
Washington - La Cour suprême américaine a examiné mercredi s'il était excessif de condamner à mort un homme qui a violé une fillette mais n'a pas tué sa victime.

La décision est attendue avant juillet.

Depuis quelques années aux États-Unis, la législation s'est particulièrement durcie contre les violeurs d'enfants, souvent passibles de peines plancher de 25 ans de réclusion criminelle. Cinq États vont désormais jusqu'à autoriser leur condamnation à mort.

L'État de Louisiane (sud), a été le premier à adopter cette mesure en 1995, et le premier à l'appliquer: Patrick Kennedy, 43 ans, y a été condamné à mort en 2003 pour le viol de la fille de sa compagne en 1998, quand l'enfant avait huit ans. Seul un autre violeur a été condamné à mort depuis.

En 1977, la Cour suprême américaine avait invalidé la condamnation à mort d'un violeur, estimant la peine disproportionnée dans la mesure où la Constitution interdit les châtiments «cruels et inhabituels».
Mais l'année dernière, la cour suprême de Louisiane a validé la condamnation de M. Kennedy, estimant que la décision de 1977 ne s'appliquait pas parce qu'elle concernait le viol d'une adulte.

L'idée d'appliquer la peine de mort aux violeurs qui n'ont pas tué leur victime semble en effet aller à contre-courant du reste du pays, où la population reste largement favorable à la peine capitale mais où les condamnations à mort baissent régulièrement.

De plus, elle ne fait pas l'unanimité, même au sein des organisations de défense des victimes, qui redoutent que les agresseurs n'aient plus aucun intérêt à laisser leur victime en vie, et que les enfants hésitent encore un peu plus avant de dénoncer les agressions.

Dans le cas de M. Kennedy, la jeune victime, grièvement blessée le jour du drame, a mis plus de 18 mois avant de reconnaître que l'auteur des faits n'était pas un inconnu mais son beau-père.
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