KINSHASA, 22 mai 2008 (AFP) - Trois Congolais membres d'un mouvement politico-religieux en République démocratique du Congo (RDC) ont été condamnés jeudi à la peine de mort, aux termes d'un procès de plus d'un mois au Bas-Congo (ouest), a-t-on appris de source judiciaire.
Le tribunal de Grande instance de Mbanza-Ngungu, cité rurale du Bas-Congo, a également prononcé des peines allant de 2 mois à 20 ans de prison ferme contre quinze autres adeptes de Bundu dia Kongo (BDK) et en a acquitté quatre, "faute de preuves", a affirmé à l'AFP son président, Aimé Mayengo.
Vingt-deux sympathisants de BDK étaient poursuivis devant cette juridiction notamment pour "association de malfaiteurs", "atteinte à la sûreté de l'Etat" et "atteinte à la liberté de culte".
Ils avaient été arrêtés début mars dans plusieurs villages des territoires de Luozi et de Songololo, après des violents affrontements entre les membres de la secte tribale du député Ne Muanda Nsemi et des éléments de la police, dépêchés dans la région pour rétablir l'autorité de l'Etat.
Ces incidents avaient fait au moins 27 morts, selon des sources officielles et une centaine, selon des sources onusiennes et de la société civile.
Bundu dia Kongo ("Royaume du Kongo") est un groupe d'opposition religieux sécessionniste très implanté dans le Bas-Congo. Il prône la restauration de l'ex-royaume Kongo, qui comprenait l'actuel Bas-Congo, une partie de l'Angola, du Congo voisin et du Gabon.
Les adeptes de BDK sont accusés par le pouvoir de ne pas reconnaître l'autorité de l'Etat, de s'attaquer régulièrement à ses agents et d'appeler à chasser les "non-originaires" de la province. En janvier, ils avaient été accusés d'avoir tué et brûlé vif un habitant de Luozi.
La partie civile a critiqué le verdict du tribunal, estimant qu'il n'a pas pris en compte le réquisitoire du ministre public demandant la peine capitale contre les vingt-deux prévenus.
Elle a promis de faire appel de ce jugement.