La justice tunisienne a rejeté le pourvoi en cassation contre la condamnation à mort de Saber Ragoubi, 24 ans, membre d'un groupe de 30 salafistes condamnés en appel en février pour "terrorisme", a-t-on appris de source judiciaire.
"La cour de cassation a statué vendredi et décidé de rejeter les demandes des avocats de la défense et du parquet" favorable à une aggravation des peines prononcées pour des faits remontant à décembre 2006 et janvier 2007, a-t-on indiqué.
Le 21 février, une cour d'appel avait confirmé la peine de mort pour Saber Ragoubi, et condamné à perpétuité huit de ses co-accusés, dont Imed Ben Ameur, 34 ans, initialement condamné à mort lors d'un procès en première instance le 30 décembre 2007.
Les membres du groupe ont été jugés coupables pour implication dans les accrochages armés qui ont eu lieu entre décembre 2006 et janvier 2007, au sud de Tunis, et qui avaient fait 14 morts, dont un officier et un agent de sécurité, selon un bilan officiel.
La plupart d'entre-eux avaient été inculpés notamment pour assassinat et adhésion à l'association terroriste "Jound Assad Ibn Fourat" dont les dirigeants, un mauritanien et trois tunisiens, sont morts dans les affrontements.
Ces meneurs y compris leur chef tunisien, Lassad Sassi, auraient été formés dans les maquis algériens du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu branche d'Al-Qaïda au Maghreb.
Outre les condamnations à perpétuité, le reste des prévenus (19) ont écopé de peines allant de 30 à 3 ans de prison ferme.
La défense avait plaidé l'acquittement des prévenus qui ont nié les faits qui leur sont imputés durant les différentes étapes de leur procès. Certains avaient cependant revendiqué leur adhésion à la pensée salafiste et leur désir de combattre en Irak contre la coalition menée par les Etats-Unis.
Selon Tunis, le noyau du groupe s'était infiltré en 2006, avec des armes et munitions par la frontière algérienne, en vue de préparer des attaques ciblant notamment les ambassades des Etats-Unis et de Grande Bretagne.
Les violences survenues alors étaient les plus importantes depuis l'attentat revendiqué par Al-Qaïda contre la synagogue de la Ghriba à Djerba qui avait fait 21 morts dont 14 touristes allemands le 11 avril 2002.
Des opposants et associations de droits de l'Homme pour l'annulation de la peine de mort qui demeure en vigueur en Tunisie, bien que ce pays observe un moratoire de facto, son président Zine El Abidine Ben Ali s'étant engagé à ne pas signer les ordres d'exécution.