Deux Iraniens, condamnés à la peine de mort pour des meurtres commis alors qu'ils étaient mineurs, ont obtenu un sursis d'un mois de la justice iranienne, a indiqué mardi un responsable judiciaire cité par l'agence officielle Isna.
La justice n'a fait aucun lien avec la demande formulée par Louise Arbour, la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme qui a exhorté Téhéran à ne pas exécuter quatre meurtriers âgés de moins de 18 ans lors des faits, dont les deux visés par le sursis, Mohammad Fadaie et Behnoud Shojaie.
Sur "ordre" du chef de la justice iranienne, l'ayatollah Mahmoud Hachémi Shahroudi, "un sursis d'un mois a été accordé à ces deux condamnés pour trouver un accord" avec la famille des victimes, a déclaré Fakreddine Jafarzadeh, responsable du parquet des affaires criminelles, cité par Isna.
Selon la loi iranienne, si la famille de la victime accorde son pardon au meurtrier, celui-ci échappe à la mort, et doit purger une peine de prison de substitution.
Mardi matin, Louise Arbour, dont le mandat arrive à échéance fin juin, avait demandé à l'Iran de "suspendre les exécutions des quatre criminels mineurs, conformément à ses obligations internationales".
Dans un communiqué, elle a rappelé que l'Iran était partie à la Convention internationale sur les droits politiques et civils ainsi qu'à celle sur les droits de l'enfant. Toutes deux "interdisent la peine de mort sur des mineurs".
Mohammad Fadaie et Behnoud Shojaie ont été reconnus coupable de meurtres commis alors qu'ils étaient âgés de 17 ans. Les deux autres condamnés sont Saïd Jaziie et Behnam Zareh.
Selon M. Jafarzadeh, Saïd Jaziie ne fait pas partie de la liste de 11 personnes devant être pendues mercredi à la prison d'Evine de Téhéran, comme l'avait rapporté la presse. La date de son exécution a été fixée au 25 juin.
Aucune précision n'a été donnée sur le sort du quatrième condamné.