Washington - Un juge local de l'Ohio a ordonné une modification de la procédure d'injection mortelle pour les condamnés à mort, un choix qui montre que la décision de la Cour suprême validant en avril le principe de l'injection n'a pas réglé la question.
L'injection mortelle consiste en général en l'administration de trois produits: le premier endort le condamné, le deuxième paralyse ses muscles, le troisième arrête son coeur. Mais si l'anesthésiant est mal administré, le condamné peut souffrir atrocement.
Saisi par deux condamnés de son comté, le juge James Burge a estimé que ce risque de souffrance n'était pas conforme avec la loi de l'Etat, selon laquelle les condamnés à mort doivent être exécutés «rapidement et sans douleur».
Le juge a ordonné aux services pénitentiaires de procéder désormais à l'injection d'une dose unique, mais massive, d'anesthésiant, une méthode qui évite les deux produits douloureux mais qui rallonge la procédure probablement de plusieurs dizaines de minutes.
La remise en cause de cette méthode utilisée dans la quasi-totalité des cas aux Etats-Unis a ralenti les exécutions ces dernières années, provoquant même un moratoire informel pendant 7 mois, jusqu'à ce que la Cour suprême, saisie par deux condamnés du Kentucky (centre-est), valide le principe de l'injection le 16 avril.
Mais la décision de la plus haute juridiction du pays ne s'applique directement qu'au Kentucky, et si les exécutions ont repris dans plusieurs Etats du sud américain, le débat fait encore rage ailleurs.