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L'Iran a pendu un mineur

dépêche de presse du 12 juin 2008 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
Thèmes :
Mohammad Hassanzadeh Behnoud Shojaee Behnam Zare
Un mineur iranien de 17 ans, reconnu coupable de meurtre, a été pendu en Iran mardi, en contravention avec deux conventions internationales auxquelles Téhéran a adhéré de longue date.

Mohammad Hassan Zadeh, condamné pour le meurtre d'un enfant de dix ans en 2006, a été pendu dans la prison de Sanandaj (ouest), a rapporté jeudi le quotidien Kargozaran.

L'Iran est partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, depuis 1976, et à la Convention relative aux droits de l'enfant, depuis 1994, dont les signataires s'engagent à ne pas appliquer la peine de mort pour un condamné mineur au moment des faits.

Selon Kargozaran, le chef du pouvoir judiciaire iranien, l'ayatollah Mahmoud Hachémi Shahroudi, avait pourtant avisé le tribunal ayant prononcé la sentence de «régler la question par la réconciliation».

Un condamné à mort pour meurtre en Iran peut échapper à la peine capitale si la famille de la victime lui accorde son pardon, en échange d'une compensation financière et d'une peine de prison.

«Aucun de nos efforts pour arriver à un accord avec la famille de la victime n'a abouti, et la sentence a été appliquée mardi matin», a dit une source judiciaire locale citée par le journal.

La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Louise Arbour, avait exhorté Téhéran mardi à «suspendre les exécutions (de) quatre criminels mineurs, conformément à ses obligations internationales».

Il s'agissait de Mohammad Fadaie, Behnoud Shojaie, Saïd Jaziie et Behnam Zareh.

Mohammad Fadaie et Behnoud Shojaie devaient être pendus à Téhéran mercredi mais ont bénéficié d'un sursis d'un mois pour essayer de trouver un accord avec les familles des victimes.

L'exécution de Saïd Jaziie a été fixée au 25 juin, alors qu'aucune information n'a été apportée par les autorités iraniennes sur le sort de Behnam Zareh.

Par ailleurs, toujours selon Kargozaran, un homme de 65 ans, reconnu coupable du viol et du meurtre d'un garçon, a été pendu à la prison de Sanandaj en même temps que Mohammad Hassan Zadeh.

Ces pendaisons portent à au moins 110 le nombre d'exécutions en Iran depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP établi à partir d'informations de presse.

Les autorités ont lancé l'an dernier une campagne pour améliorer «la sécurité de la société», qui s'est traduite entre autres par une forte augmentation du nombre de peines capitales.

Au total, 317 personnes ont été exécutées en 2007, contre 177 en 2006, selon Amnesty international, qui a relevé dans un récent rapport que l'Iran avait été en 2007 le pays ayant eu le plus recours à la peine capitale après la Chine.

Le meurtre, le viol, l'attaque à main armée, le trafic de drogue ou encore l'adultère sont passibles de la peine de mort en République islamique.
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