NEW YORK (AFP) - Une cour d'appel américaine a rejeté la demande en révision du procès de Mumia Abou-Jamal, icône internationale de la lutte contre la peine capitale, accusé d'avoir tué un policier, et qui va désormais faire appel devant la Cour suprême.
L'ancien journaliste radio et militant des "Black Panthers", aujourd'hui âgé de 54 ans --dont plus de 25 dans le couloir de la mort--, a toujours clamé son innocence.
Fin mars, par 2 voix contre 1, la cour d'appel fédérale de Philadelphie avait annulé la condamnation à mort d'Abou-Jamal, mais avait réaffirmé sa culpabilité dans le meurtre du policier Daniel Faulkner en 1981.
La cour d'appel de Philadelphie a refusé mardi la requête en révision de sa décision antérieure. L'avocat d'Abou-Jamal, Robert Bryan, a annoncé que son client ferait de nouveau appel, cette fois-ci devant la Cour Suprême des Etats-Unis.
"Nous avancerons l'argument du racisme, ainsi que le fait que le procureur avait présenté des preuves erronnées au jury afin d'obtenir sa condamnation", a souligné Me Bryan.
Mumia Abu-Jamal conteste le fait que 10 des 15 récusations de jurés potentiels prononcées par l'accusation lors son procès aient concerné des Noirs. Le code de procédure pénale interdit de récuser un juré potentiel en raison de la couleur de sa peau. Le jury final comportait dix Blancs et deux Noirs.
"Mon objectif est toujours d'obtenir une annulation complète de sa condamnation", a précisé son avocat. "Nous ne prendrons aucun repos avant que Mumia soit libre", a-t-il lancé.
Dans l'immédiat, la condamnation à mort de Mumia Abu-Jamal doit être commuée automatiquement en réclusion criminelle à perpétuité, à moins que l'accusation ne se présente à nouveau devant un jury pour tenter d'obtenir la peine de mort.