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Condamnation à mort de Habré : ses avocats dénoncent un "procès clandestin et inéquitable"

dépêche de presse du 22 août 2008 - Agence de Presse Africaine - APA
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APA-Dakar (Sénégal) Les avocats de Hissène Habré, ont dénoncé vendredi au cours d'une conférence de presse, ce qu'ils ont appelé le "procès clandestin" qui a abouti à la condamnation à mort par contumace de l'ancien président tchadien.

"Jusqu'à sa condamnation à mort par une cour criminelle du Tchad, personne n'a jamais entendu parler d'accusation contre M. Habré" dans l'affaire de l'attaque rebelle de février 2008, pour laquelle il est condamné, estiment les conseils de Hissène Habré qui vit en exil au Sénégal.

En plus, la justice tchadienne refuse de rendre publique la décision de condamnation, a déploré Me François Serres, avocat au Barreau de Paris, qui souligne par ailleurs que Habré a été condamné, selon certaines sources, notamment une partie de la presse, pour des "crimes de guerre et crimes contre l'humanité".

"Ce qui est clair et sans équivoque, n'entraîne aucune confusion. Une décision a été rendue et elle n'est pas accessible. C'est une violation manifeste des règles de procédure", ont soutenu les avocats pour qui, "l'affaire Habré est une affaire où les violations sont la règle".

Selon Me Serres, il n'y a pas eu de plainte, d'instruction ou de dossier d'accusation notifié à l'accusé.

Dans ce procès, "quelle est la liberté de parole du président Habré ?", s'est interrogé Me Serres qui a dénoncé un "procès inéquitable" avant de déclarer : "Nous avons des craintes sur l'indépendance de la justice tchadienne".

Pour l'avocat EL Hadj Diouf, également conseil de Habré, "le procès de la condamnation à mort est un procès clandestin avec une décision clandestine".

Les avocats de Habré soutiennent par ailleurs que si la décision de la justice tchadienne condamnant Habré tarde, sept jours après, à être publiée, l'on peut se demander si "ce n'est pas pour en changer le contenu ?"

Selon les autorités tchadiennes, M. Habré a été condamné à mort, le 15 août dernier, pour son rôle présumé "aux côtés des mouvements rebelles qui ont attaqué N'Djamena en février 2008".
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