La Cour suprême de Géorgie (sud-est) a signé mercredi l'ordre fixant dans la semaine du 27 octobre au 3 novembre la nouvelle date d'exécution de Troy Davis, un Noir américain condamné à mort qui clame son innocence, a-t-on appris auprès d'elle.
Vingt-quatre heures après le rejet de son dernier recours devant la Cour suprême des Etats-Unis, Troy Davis a donc reçu sa troisième date d'exécution en 15 mois.
Condamné en 1991 pour le meurtre deux ans plus tôt d'un policier blanc sur la base des déclarations de neuf témoins dont sept se sont depuis dédits en assurant avoir reçu des pressions de la police, Troy Davis n'a jamais nié avoir été sur les lieux mais a toujours maintenu qu'il n'était pas le tireur.
Sa dernière chance d'échapper à l'injection mortelle repose sur les épaules du comité des grâces de Géorgie, seul habilité à la clémence mais qui avait déjà refusé de suspendre l'exécution de Troy Davis en septembre.
L'archevêque Desmond Tutu, prix Nobel de la Paix, le pape Benoît XVI, le Conseil de l'Europe, l'ancien président américain Jimmy Carter et l'actrice Susan Sarandon ont réclamé la clémence.
Mardi, la secrétaire d'Etat française aux Droits de l'homme, Rama Yade, a appelé "solennellement" le comité des grâces de l'Etat américain de Géorgie à "suspendre" l'exécution de Troy Davis et à "commuer sa peine".
Cet homme au regard triste de 39 ans, dont 17 dans le couloir de la mort, avait été sauvé in extremis moins de deux jours avant son exécution en juillet 2007 par le comité des grâces de Géorgie.
Le 23 septembre, c'est deux heures avant le moment prévu pour l'exécution que la Cour suprême, soucieuse de prendre le temps de décider si elle se saisissait de sa requête ou non, a prononcé la suspension.
Sans un mot d'explication mardi, les neuf sages ont décidé de ne pas l'instruire.
Le condamné à mort et ses avocats demandaient que soit examinée la possibilité d'un nouveau procès, pour présenter les nouvelles pièces qu'ils apportaient au dossier. Outre sept rétractations de témoins, d'autres personnes ont assuré qu'un autre homme - qui a témoigné contre Troy Davis au procès - avait tiré et s'en était vanté.
L'appel demandait précisément aux juges s'il était constitutionnel d'exécuter un innocent quand celui-ci apportait des éléments nouveaux et solides démontrant qu'il n'était pas coupable.