HUNTSVILLE (Etats-Unis) (AFP) - La Cour suprême des Etats-Unis a décidé mercredi de surseoir à l'exécution d'un détenu du Texas, Delma Banks, 44 ans, à la prison de Huntsville (Texas, sud), ont annoncé les responsables de la prison.
La décision de la Cour suprême a été prise 10 minutes avant l'exécution de Banks par injection létale.
Banks se trouve dans le couloir de la mort pour le meurtre par balle, il y a 22 ans, d'un adolescent blanc de 16 ans, Richard Whitehead, dans la localité de Texarkana, dans l'est du Texas.
Cet homme noir, condamné par un jury exclusivement blanc, a toujours clamé son innocence.
C'est la 16e fois que Delma Banks voit son exécution repoussée.
Il aurait été le 300e détenu à être exécuté au Texas depuis le rétablissement de la peine de mort dans cet Etat du sud, en 1982, selon le Centre d'information sur la peine de mort (DPIC) basé à Washington.
Son exécution aurait été la 11e au Texas depuis le début de l'année. La 10e a eu lieu mardi soir à Huntsville. Glen Cook, 41 ans, avait été condamné pour avoir tué de six balles un homme dans son sommeil.
Des avocats, ainsi que d'anciens juges militant contre l'application de la peine capitale, avaient saisi la Cour suprême dans l'espoir d'obtenir une sursis en vue d'une éventuelle révision du procès de Delma Banks.
"Cette exécution n'a pas lieu d'être", avait confié au New York Times un ancien juge de la Cour d'appel de Philadelphie (Pennsylvanie, est) John Gibbons.
M. Gibbons, ainsi que plusieurs anciens magistrats, avaient estimé dans leur requête devant la Cour suprême que M. Banks a été mal défendu pendant son procès et que la composition du jury a influé sur l'issue de la procédure.
Le corps de Richard Whitehead avait été retrouvé dans un parc, le 12 avril 1980, une balle entre les yeux et une autre qui avait traversé l'épaule. La veille, il avait été vu en compagnie de M. Banks, selon des témoignages.
Mais, selon la presse américaine, deux des principaux témoins au procès de Banks ont affirmé dans des déclarations assermentées que les enquêteurs de la police les avaient contraints à témoigner contre l'accusé.