NEW YORK (AFP) — L'ONU a émis vendredi une nouvelle condamnation de l'"inacceptable" lapidation à mort d'une adolescente de 13 ans victime d'un viol en Somalie et appelé à protéger les enfants dans ce pays ravagé par la guerre.
Radhika Coomaraswamy, représentante spéciale de l'ONU pour la question des enfants dans les conflits armés, a été "horrifiée" par cette lapidation survenue le 27 octobre, indique un communiqué de son service de presse intitulé: "Inacceptable meurtre d'une enfant".
Mme Coomaraswamy "condamne fermement cet incident et lance un appel d'urgence à une meilleure protection des enfants en Somalie".
"Cet incident met en lumière la nature extrême de la violence contre les enfants et les femmes en Somalie, qui est exacerbée par l'instabilité croissante" dans ce pays en guerre civile depuis 1991, dit encore le texte.
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) avait dénoncé mardi à Nairobi la "tragique" lapidation à mort de cette adolescente de 13 ans victime d'un viol et condamnée à ce sort après avoir été jugée coupable d'adultère par un tribunal islamique somalien aux mains des islamistes.
"Une enfant est doublement victime, d'abord des auteurs du viol puis de ceux qui administrent la justice", avait dénoncé le représentant de l'Unicef pour la Somalie, Christian Balslev-Olesen.
Aisha Ibrahim Dhuhulow avait été lapidée à mort la semaine dernière par une foule lors d'une exécution publique après avoir été jugée coupable d'adultère par un tribunal islamique de Kismayo, dans le sud de la Somalie.
Selon l'Unicef, la victime avait auparavant été violée par trois hommes alors qu'elle rendait visite à sa grand-mère. "Après l'agression, elle a cherché la protection des autorités, qui l'ont accusée d'adultère et condamnée à mort".
La ville de Kismayo a été prise le 22 août par une coalition de combattants fidèles au leader islamiste Hassan Turki, dont le nom figure sur la liste américaine des financiers du terrorisme, et de "shebab", le principal groupe de combattants extrémistes en Somalie.
Depuis, une nouvelle administration a été mise en place dans la ville et a commencé à mettre en application une forme très stricte de la charia (loi coranique).
Mme Coomaraswamy a également exprimé sa préoccupation concernant le recrutement généralisé d'enfants par toutes les parties au conflit en Somalie, affirmant que des enfants étaient "tués ou blessés quotidiennement lors d'opérations militaires".