Le sénateur démocrate Russ Feingold a déposé jeudi une nouvelle proposition de loi au Sénat américain dans le but de supprimer la peine de mort au niveau fédéral, au lendemain de son abolition dans l'Etat du Nouveau-Mexique (sud).
Les couloirs de la mort fédéraux américains, qui accueillent les condamnés qui ont violé la loi fédérale - et non celle d'un Etat - abritent aujourd'hui 51 hommes et 3 femmes à Terre-Haute (Indiana, nord).
Trois personnes ont été exécutées à ce titre depuis 1976, dont Timothy McVeigh en 2001, condamné à mort pour l'attentat d'Oklahoma City, qui avait fait 168 victimes en 1995.
Dans un communiqué, le sénateur Feingold a expliqué que "la peine de mort a été mise en cause par de nombreuses personnalités dans le pays, abolie récemment au New Jersey et au Nouveau-Mexique, et abolie dans 123 pays dans le monde".
Il a critiqué les "discriminations raciales" et "le coût alarmant" qui caractérisent le système et a rappelé être opposé à la peine de mort "parce que c'est incohérent avec les principes de justice, de liberté et d'égalité, fondateurs de l'Amérique".
"Il est malheureux que nous appartenions à une minorité, qui s'amenuise, de pays qui autorisent les exécutions par l'Etat", a poursuivi M. Feingold, en précisant que, en 2007, seuls la Chine, le Pakistan, l'Iran et l'Arabie Saoudite avaient mis à mort davantage de condamnés que les USA.
Près des deux-tiers des Américains soutiennent la peine de mort, selon les sondages, mais ces derniers mois une dizaine d'Etats américains ont introduit des propositions de loi afin de l'abolir en raison essentiellement de son coût, en pleine crise économique.