PARIS (AFP) — La France "déplore vivement" la pénalisation des relations homosexuelles dans le nouveau code pénal promulgué au Burundi, a déclaré lundi la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, Rama Yade, dans un communiqué.
"S'il contient d'incontestables avancées que je salue en matière de droits de l'Homme, comme l'abolition de la peine de mort et le renforcement de la lutte contre les violences faites aux femmes, je déplore vivement que ce nouveau code instaure la pénalisation des relations entre personnes de même sexe, ce qui est contraire aux engagements internationaux souscrits par le Burundi", déclaré Mme Yade dans ce communiqué.
Human Rights Watch (HRW) et 62 autres organisations de défense des droits de l'Homme ont condamné samedi ce nouveau code pénal promulgué le 22 avril, qui punit selon eux l'homosexualité de trois mois à deux ans de prison. La promulgation du texte a été confirmée par les autorités, mais n'a fait l'objet d'aucune communication.
"J'ai fait part de mes préoccupations à plusieurs reprises aux autorités du Burundi, et fait valoir, lors de ma dernière visite sur place, le signal négatif que constituerait l'adoption d'une telle mesure alors que 67 pays viennent de s'engager, à l'initiative de la France et des Pays-Bas, en faveur de la dépénalisation universelle de l'homosexualité", a ajouté Mme Yade.
La promulgation de ce texte de loi était attendue après le vote décisif de l'assemblée nationale mi-mars qui avait adopté le texte à la quasi-unanimité.
Le nouveau code pénal consacre l'abolition de la peine de mort au Burundi et intègre des dispositions de droit international contre le génocide, les crimes contre l'humanité et de guerre, la torture, qui étaient jusqu'à présent absentes du droit burundais et ont été approuvées en novembre 2008.