HANOI (AFP) - Une Britannique enceinte âgée de 20 ans, jugée pour possession d'héroïne, risque la peine de mort au Laos dans un procès attendu cette semaine et pour lequel Londres a pressé lundi Vientiane de lui accorder une défense correcte.
Un porte-parole de l'ambassade britannique en Thaïlande, qui s'occupe du Laos, a indiqué que son vice-consul était arrivé ce week-end sur place pour s'assurer que Samantha Orobator serait "bien représentée".
Le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères, Bill Rammell, a de son côté affirmé qu'il évoquerait l'affaire lors d'une rencontre avec le vice-Premier ministre laotien jeudi à Londres. Mais les militants des droits de l'homme craignent qu'il ne soit alors déjà trop tard.
Le directeur de l'association de défense des prisonniers Reprieve, Clive Stafford Smith, a qualifié le processus de "farce".
"Le procès a des airs de show", a-t-il estimé. "Ils voulaient que tout soit fini avant qu'elle ne soit capable de voir un avocat britannique".
La mère de la jeune Britannique s'est de son côté dite inquiète pour la santé de sa fille, qui doit accoucher en septembre.
Samantha Orobator avait été arrêtée en août alors qu'elle tentait d'embarquer sur un avion à destination de la Thaïlande. Selon les autorités laotiennes, elle aurait alors été en possession de 680 grammes d'héroïne.
Toute personne appréhendée avec plus de 500 grammes d'héroïne risque la peine capitale, a rappelé le porte-parole du ministère laotien des Affaires étrangères, Khenthong Nuanthasing. A sa connaissance, aucun étranger n'a cependant jusqu'ici été exécuté dans le pays communiste.
En juillet dernier, Amnesty international avait elle-même indiqué que le Laos ne s'était plus livré à aucune exécution depuis 1989. L'organisation de défense des droits de l'Homme avait appelé le gouvernement à "faire un pas de plus en formalisant ce moratoire de fait".
La date du procès de la Britannique restait inconnue lundi. "Le procès se tiendra cette semaine, mais je ne sais pas exactement quel jour", a poursuivi le porte-parole laotien.
Une avocate de Reprieve, Anna Morris, est arrivée au Laos. Elle devrait pouvoir rencontrer la Britannique mardi, a-t-elle indiqué à l'AFP.
"Notre priorité est que quelqu'un du barreau laotien soit nommé pour la représenter", a-t-elle dit.
L'absence d'exécution au Laos en 20 ans n'est d'aucun "réconfort", a encore ajouté l'avocate, soulignant l'énorme stress qui s'abat sur une personne, de surcroît enceinte, qui risque la peine capitale.