NOUAKCHOTT (AFP) — Le procureur de la République a requis mardi soir la peine de mort contre deux présumés terroristes islamistes accusés d'avoir participé à une attaque meurtrière contre une garnison militaire mauritanienne en 2005, a appris l'AFP de source judiciaire.
"Le procureur a requis la peine de mort contre deux (personnes) parmi le groupe (de sept prévenus). Il s'agit de Tahar Ould Biye et Tiyib Ould Salek" accusés d'avoir participé à l'attaque contre la garnison militaire de Lemgheiti (extrême nord-est) qui avait fait 15 morts parmi les soldats mauritaniens, a indiqué cette source.
Le même réquisitoire avait été prononcé contre les deux hommes lors d'un procès en première instance en juillet 2007 mais la justice avait alors requalifié les faits en "faux et usage de faux" (utilisation illégale de passeports étrangers et de pièces mauritaniennes falsifiées).
N'étant plus poursuivis pour l'accusation initiale de "haute trahison" et d'"appartenance à un groupe terroriste", ils avaient alors été condamnés de trois ans à cinq ans de prison ferme.
Les sept personnes étaient jugées en appel pour "haute trahison" et "appartenance à un groupe terroriste".
Au sujet des cinq autres prévenus, le parquet a demandé l'application de la loi sur le terrorisme qui prévoit entre 5 ans et 20 ans de réclusion, a précisé la même source.
Ce réquisitoire est prononcé au terme de l'audition des prévenus qui ont plaidé non coupables, ont indiqué des avocats de la défense.
Au cours du premier procès, 14 personnes au total avaient été jugées, dont neuf avaient été acquittées. Mais le parquet, considérant que la justice s'était montrée trop clémente, avait fait appel.
Parmi les sept hommes rejugés depuis lundi, quatre avaient été acquittés en juillet 2007, faute de preuves, avant d'être de nouveau inculpés et écroués l'année suivante dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de quatre touristes français le 24 décembre 2007 à Aleg (sud).
Parmi eux figure l'un des principaux tueurs présumés des quatre Français, Sidi Ould Sidna, 22 ans.
Les trois autres hommes rejugés avaient été condamnés à des peines de trois à cinq ans de prison, pour "faux et usage de faux" (utilisation illégale de passeports étrangers et de pièces mauritaniennes falsifiées). Ils n'avaient pas été condamnés pour les chefs d'accusation de "haute trahison" et "appartenance à un groupe terroriste" pour lesquels ils étaient initialement poursuivis.