KHARTOUM - Un tribunal soudanais a condamné à mort mardi 12 rebelles du Darfour pour une attaque contre Khartoum l'an dernier, portant à 103 le nombre des membres du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) condamnés à la pendaison dans ce dossier.
Le juge Mudathir al-Rachid a affirmé que les combattants du JEM étaient coupables de "terrorisme, meurtre et destruction de propriété publique" dans le cadre de l'attaque sans précédent lancée en mai 2008 contre la ville jumelle de Khartoum, Omdurman.
"Dieu est grand! Bienvenue, bienvenue la CPI! La révolution jusqu'à la victoire!", ont scandé les condamnés après l'annonce de la sentence, a constaté un journaliste de l'AFP. Un treizième accusé a été acquitté en raison de problèmes psychiatriques, a indiqué le juge lors d'une brève audience.
L'attaque qui visait Khartoum avait fait plus de 220 morts. Les rebelles du JEM avaient été repoussés par les forces de sécurité à l'issue de violents combats.
Des tribunaux spéciaux avaient été créés pour juger les personnes arrêtées dans la rafle ayant suivi l'attaque. Pour être appliqués, les verdicts doivent être confirmés en appel puis par la plus haute juridiction soudanaise, avant d'être signés par le président Omar el-Béchir.
L'organisation Amnesty International s'était dite "scandalisée par le fait que les autorités soudanaises continuent d'appliquer la peine de mort après des procédures judiciaires injustes".
Le conflit au Darfour, dans l'ouest du Soudan, a fait depuis 2003 jusqu'à 300.000 morts, selon l'ONU, quelque 10.000 selon Khartoum. Le conflit oppose une pléthore de mouvements rebelles aux forces gouvernementales appuyées par des milices.
Le président soudanais Omar el-Béchir est sous le coup depuis le 4 mars d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour.