Un tribunal du Caire a confirmé jeudi la peine de mort contre un magnat égyptien de l'immobilier pour le meurtre d'une chanteuse libanaise, après l'approbation du verdict par la plus haute autorité religieuse d'Egypte.
Le juge Al-Mohammedi Qounsoua a confirmé les sentences de mort par pendaison contre Hicham Talaat Moustafa, aussi pilier du parti au pouvoir en Egypte, et un policier égyptien à la retraite, Mohsen al-Soukkari, pour avoir respectivement commandité et exécuté le meurtre de Suzanne Tamim, 30 ans, en 2008 à Dubaï.
La cour a initialement rendu son verdict en mai, mais en vertu de la loi islamique, la condamnation à mort doit être soumise à l'aval du mufti d'Egypte.
Depuis sa nomination en 2003, le mufti Ali Gomaa a reçu 480 demandes d'examen de peines capitales et en a seulement rejeté deux.
Les condamnés peuvent interjeter appel, selon une source judiciaire.
L'affaire, mélange de meurtre, de pouvoir, de show-business et de sexe, a été très suivie au Liban et en Egypte, un pays où les puissants hommes d'affaires font rarement face à la justice.
Selon l'accusation, M. Moustafa, qui aurait eu une relation intime avec la chanteuse, a payé Soukkari deux millions de dollars pour tuer Suzanne Tamim, retrouvée morte le 28 juillet 2008 dans son appartement de Dubaï, atteinte de plusieurs coups de couteau et la gorge entaillée. Après avoir surveillé son appartement, il s'y était rendu en se présentant comme un employé de l'immeuble et l'avait poignardée à mort.
M. Moustafa, qui dirigeait Talaat Mustafa Group, une société pesant plusieurs milliards de dollars, était aussi membre du Conseil consultatif (Sénat). Son immunité a été levée et il est remplacé par son frère à la tête de l'entreprise.