Le président du Kenya a annoncé lundi qu'il commuait en prison à vie la sentence de mort prononcée contre plus de 4.000 détenus, au motif que leur détention prolongée dans l'attente de l'exécution causait "une angoisse psychologique et une souffrance indues" relevant d'"un traitement inhumain".
Aucun prisonnier n'a été exécuté depuis 22 ans dans ce pays d'Afrique de l'Est. Le président Mwai Kibaki a précisé avoir pris sa décision en suivant l'avis d'une commission constitutionnelle et avoir demandé à l'administration d'étudier l'impact de la peine de mort sur la criminalité, ce qui suggère qu'il pourrait envisager de supprimer purement et simplement la peine de mort.
Muthoni Wanyeki, qui dirige la commission indépendante des droits de l'Homme au Kenya, a précisé que les vols à main armée et meurtre étaient sanctionnés par la peine capitale.
Le Kenya manque de moyens et de personnel pour ses 97 prisons, qui hébergent plus de 40.000 détenus alors qu'elles ne sont prévues que pour environ 15.000.