BAGDAD - Quatre personnes ont été condamnées à la peine de mort mercredi par un tribunal de Bagdad pour avoir participé au casse le plus sanglant de l'histoire récente de l'Irak.
Les condamnés ont 30 jours pour faire appel. Le tribunal de Roussafa a relaxé une cinquième personne.
Le 28 juillet, huit policiers avaient été tués et près de quatre millions de dollars s'étaient envolés à la banque Rafidaïne, dans le centre de Bagdad. L'argent avait par la suite été retrouvé.
Le casse était devenu une affaire d'Etat lorsqu'il était apparu que le principal organisateur appartenait à la garde rapprochée du vice-président chiite Abdel Adel Mehdi.
"La cour a condamné à la pendaison jusqu'à la mort Ahmed Khalaf, Ali Aydane, Bachir Khaled et Ali Oudah. Elle a décidé de libérer Abdel Amir Lazem car il n'existe pas de preuves suffisantes contre lui", a indiqué le juge, dont le nom n'est pas rendu public pour des raisons de sécurité.
Il a ajouté que le tribunal tiendrait une autre audience pour quatre autres personnes, actuellement en fuite, suspectées d'être impliquées dans le hold-up. "Une autre audience aura lieu pour les (suspects) en fuite. S'il ne sont pas arrêtés (entretemps), ils seront jugés par contumace", a ajouté le juge.
Selon la justice irakienne, un ancien capitaine de la brigade présidentielle, Jaafar Lazem, et un de ses neveux, le lieutenant Amine Karim, lui aussi ancien membre de cette garde, sont les cerveaux du braquage mais n'ont toujours pas été arrêtés.
Lors des audiences, les cinq prévenus avaient tous nié avoir participé au braquage même si certains avaient indiqué avoir été informés des détails du casse par Amine Karim.
"Le lieutenant Amine Karim m'a proposé ainsi qu'à Bachir Khaled de voler une banque", avait affirmé notamment Ali Oudah, un policier, qui a dit avoir refusé la proposition.
Le lendemain du vol, "il nous a dit qu'il avait volé la banque et tué des gardes et que si nous parlions, nous étions des hommes morts. Nous savions qu'il avait des appuis mais l'affaire était trop grave et nous avons donc raconté ce que nous savions aux services de sécurité", avait-il ajouté.
Il était apparu lors des audiences que les voleurs s'étaient rendus dans la nuit à la banque et avaient réussi à se faire ouvrir les portes sans effraction.
Les assaillants avaient ensuite ligoté les gardes de la banque et les avaient abattus d'une balle dans la nuque, en couvrant le bruit des détonations avec des oreillers.