PARIS, 10 oct 2009 (AFP) - Deux avocats ont plaidé samedi après-midi dans la rue à Paris dans le cadre d'une parodie de procès à l'occasion de la journée mondiale contre la peine de mort, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le débat contradictoire était organisé sur la place de la Sorbonne à l'initiative de plusieurs associations, dont Ensemble contre la peine de mort (EPCM) et la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), dans le but d'"éduquer à l'abolition universelle de la peine de mort".
Vêtus de leur robe, Victor Zagury et Arié Alimi, avocats au barreau de Paris, ont confronté leurs arguments, le premier défendant la cause de l'abolition de la peine de mort et le second endossant le rôle du contradicteur, devant une cinquantaine de personnes. "En aucun cas l'exécution de quelques hommes n'a protégé la société. En aucun cas, l'effacement de quelques vies n'éradique la criminalité. En aucune manière, la peur de la mort ne dissuadera le grand criminel", a plaidé Me Zagury. Soulignant le caractère "irréversible, dangereux, injuste et inutile" de la peine capitale, il a invité ses auditeurs à se méfier "des raisonnements simplistes" et à prendre en compte le cas de l'erreur judiciaire. "L'ombre de l'erreur judiciaire est là bien présente mais l'on en tient pas compte, on la nie au travers d'une peine sans mesure, sans nuance, sans retour en arrière", a-t-il dit. Défendant le retour à la guillotine, Me Alimi s'est quant à lui efforcé de démonter les thèses des abolitionnistes. "Est-ce cela l'humanisme' Faire de l'homme une bête de somme, le réduire à l'état d'esclave à perpétuité. Le faire mourir à petit feu dans d'atroces souffrances et physiques, enfermé dans les geôles obscures de Fleury-Mérogis", a-t-il affirmé. "N'a-t-on pas cette responsabilité, cette obligation fondamentale de rendre grâce aux victimes' (...) Que dirons nous aux familles' Que dirais-je à la mère de l'enfant qu'elle ne peut plus prendre dans ses bras' Que l'Etat n'a pas le pouvoir de donner la mort, que le meurtrier sortira un jour de prison et reprendra sa vie'", a-t-il ajouté.
Selon Amnesty international, plus de deux tiers des pays du monde ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique.