BAGDAD, 24 juin (XINHUA) -- Le Haut tribunal pénal irakien a condamné dimanche à mort par pendaison trois responsables de l'ancien régime de Saddam Hussein, dont "Ali le Chimique", pour leurs rôles dans les opérations de répression qui ont coûté la vie à environ 180.000 Kurdes en 1988.
L'audition a été ouverte par le président du tribunal, Mohammad Urieby al-Khalaifah, qui a appelé un à un les accusés dans le box. Six accusés comparaissaient devant le Haut tribunal pénal irakien, une instance spécialement créée pour juger les responsables de l'ancien régime de Saddam Hussein.
Le Parquet avait requis en avril la peine capitale contre cinq d'entre eux.
Le tribunal a premièrement abandonné les charges contre Taher al-Ani, l'ancien gouverneur de Mossoul (nord) et chef de l'ancienne Commission des Affaires du nord, pour "manque de preuves" dans le procès.
Le principal accusé du procès, Hassan al-Majid, cousin de Saddam Hussein dit "Ali le Chimique", ainsi que l'ancien ministre irakien de la Défense, Sultan Hachim al-Tai, et Hussein Rachid al- Tikriti, ancien directeur-adjoint des opérations militaires en Irak, ont été condamnés à la peine capitale par pendaison pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans les opérations de répression contre les Kurdes irakiens.
Les opérations baptisées "Anfal" avaient été menées de février à août 1988 sous le prétexte de réprimer le séparatisme des Kurdes dans le nord. Lors de ces opérations, des armes chimiques avaient été utilisés, des villages kurdes avaient anéantis aux ruines et quelque 180.000 Kurdes ont été tués, selon des informations.
"Ali le Chimique", âgé de 66 ans, se montrait calme alors qu'il entendait son verdict prononcé par le juge al-Khalaifah.
"Merci Dieu d'être un martyr. Longue vie à la courageuse armée irakienne, longue vie à l'Irak. Dieu merci, nous ne sommes pas ni agent ni voleur", a dit Rachid, au moment où le juge prononçait son verdict.
Farhan al-Joubouri et Sabir al-Douri, tous deux anciens dirigeants des puissants services de renseignements militaires, ont été condamnés à la prison à vie pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité en fournissant des renseignements et des résultats de recherche au régime de Saddam Hussein.
En aôut 2006, l'ancien président irakien Saddam Hussein et ses six adjoints avaient été inculpés d'avoir commis du génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité dans le procès de la campagne Anfal contre les Kurdes.
Saddam Hussein avait été condamné à mort dans un procès séparé pour l'exécution de 148 villageois chiites en 1982. Il avait été pendu le 30 décembre 2006.