KINSHASA — Reporters sans frontière (RSF) et l'organisation congolaise Journalistes en danger (JED) ont dénoncé vendredi "l'immobilisme de la justice", un an après l'assassinat d'un journaliste dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
"Alors que le 21 novembre 2009 marquera le premier anniversaire de l'assassinat (...) de Didace Namujimbo, RSF et JED condamnent l'immobilisme de la justice militaire congolaise" dans cette affaire, écrivent les deux organisations dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Un an après les faits, une dizaine de suspects ont certes été arrêtés, mais certains ont réussi à s'évader et aucun procès n'a encore eu lieu", affirment-elles.
"La date de l'ouverture du procès, prévu au tribunal militaire de garnison de Bukavu, est sans cesse repoussée", regrettent-elles.
Didace Namujimbo, 34 ans, a été tué par des inconnus à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu (est), où il était correspondant de la Radio Okapi, parrainée par la Mission de l'ONU en RDC (Monuc)
Selon JED, il "a été abattu d?une balle tirée dans le cou et à bout portant, quelques minutes seulement après avoir été déposé sur la grand route de son quartier par un véhicule de la Monuc".
RSF et JED soulignent que "les prévenus sont poursuivis pour +assassinat+, +association de malfaiteurs+ et +recel d'objets volés+."
Ce meurtre a eu lieu moins de dix mois après celui d'un autre journaliste de Radio Okapi, Serges Maheshe, aussi à Bukavu, le 13 juin 2007, dans des circonstances non encore élucidées.
Dans cette affaire, trois civils ont été condamnés à mort en appel, mais des ONG ont dénoncé une procédure et des procès "entachés par de très nombreuses violations des droits de la défense".
Le 22 août dernier, un autre journaliste d'une radio privée de Bukavu, Bruno Koko Chirambiza, 24 ans, avait été assassiné à l'arme blanche près de son domicile.
L'est de la RDC est instable depuis une décennie en raison de la présence de plusieurs groupes armés.