ANKARA (AP) - Le leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan a affirmé samedi souffrir de problèmes respiratoires provoqués par l'atmosphère de la prison, appelant les observateurs du Conseil de l'Europe à examiner une troisième fois sa situation.
Le Comité pour la prévention de la torture (CPT) du Conseil de l'Europe avait constaté à l'issue de deux visites que le prisonnier kurde bénéficiait d'une cellule de qualité, bien éclairée et correctement équipée.
Abdullah Öcalan, qui mène la lutte pour l'indépendance kurde depuis 15 ans, a expliqué que l'humidité régnant sur l'île-prison Imrali, au large d'Istanbul, a affecté durement sa santé et qu'il connaissait des problèmes respiratoires et de gorge qui le réveillent régulièrement.
"Ce que je veux souligner, c'est la question de savoir si ce sont de nouveaux problèmes de santé", a noté l'ancien chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans un communiqué publié par ses avocats. "J'appelle le Comité pour la prévention de la torture à revenir pour effectuer une évaluation plus complète".
Le CPT "devra déterminer combien de temps je peux encore vivre dans ces conditions", a-t-il déclaré. "Si quelque chose m'arrivait ici (...) cela pourrait provoquer de nouvelles tensions et de nouveaux affrontements".
Cette mise en garde d'Öcalan intervient au lendemain du rejet des rebelles kurdes d'une nouvelle amnistie du gouvernement turc. Ils ont menacé de mettre un terme au cessez-le-feu unilatéral décidé il y a quatre ans à moins que la Turquie n'accepte cette trêve d'ici au 1er septembre prochain.
Les membres de l'ancien Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont déclaré un cessez-le-feu unilatéral lors du procès de Abdullah Öcalan en 1999, au cours duquel il a été condamné à mort. La peine a par la suite été commué en prison à vie l'année dernière lorsque la Turquie a a aboli la peine capitale.