Un tribunal irakien a condamné Ali Hassan al Madjid, dit "Ali le chimique", à la pendaison pour le massacre de 5000 Kurdes à Halabja en 1988. Il s'agit de la quatrième condamnation à mort pour ce cousin et redoutable homme de main de l'ex-président Saddam Hussein.
"Ali le Chimique" a été reconnu coupable de crimes contre l'humanité, a précisé Aref Abdoul-Razzak al Chahine, le président du Haut Tribunal irakien, créé après l'invasion américaine pour juger d'anciens membres du gouvernement de Saddam Hussein.
Cette instance a également condamné à quinze ans de prison les anciens ministre de la Défense et chef des renseignements, Sultan Hachim Ahmed et Saber al-Douri, pour leur rôle dans l'attaque à l'arme chimique contre la ville du Kurdistan. Un autre chef militaire, Farhan Moutlak al-Joubouri, écope de dix ans de réclusion.
Ces ex-responsables étaient accusés d'un des pires massacres commis sous le régime de l'ancien président irakien, Saddam Hussein, lui même exécuté en décembre 2006.
Alors que la guerre avec l'Iran tirait à sa fin, les combattants kurdes se sont emparé du village d'Halabja en mars 1988. Ali Hassal al-Majid était alors le chef d'état-major pour le nord de l'Irak et chargé par Saddam d'organiser la riposte.
L'armée irakienne ont pilonné la localité, forçant les Kurdes à se replier vers les collines alentours, laissant derrière eux les femmes et les enfants. Le 16 mars, des avions de chasse irakiens ont survolé la zone, lâchant pendant cinq heures des gaz chimiques. Cette attaque a fait 5000 morts et des centaines de blessés graves.
Le gouvernement autonome du Kurdistan a qualifié de "victoire" cette nouvelle condamnation.
Capturé cinq mois après le début de l'intervention militaire américaine de mars 2003, "Ali le Chimique" a déjà été condamné à mort à trois reprises pour la répression des rébellions kurdes et chiites à la fin des années 80 et début des années 90.