Un tribunal soudanais a condamné à mort aujourd'hui deux rebelles du Darfour pour une attaque contre la banlieue de Khartoum en mai 2008, portant ainsi à 105 le nombre des membres du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) condamnés à la pendaison dans ce dossier.
"La Cour de Khartoum-Nord a condamné deux hommes - Abdallah Ali Adam et al-Murdi Bakheet - à la pendaison, le juge ayant estimé avoir des preuves de leur participation aux événements d'Omdurman", a déclaré leur avocat Adam Bakr.
Cette nouvelle décision de la justice soudanaise porte à 105 le nombre de rebelles condamnés à la peine capitale pour leur rôle présumé dans ces violences.
Les rebelles darfouris du JEM avait lancé en mai 2008 une attaque sans précédent contre la ville jumelle de Khartoum, Omdurman.
Les rebelles avaient été repoussés par les forces de sécurité soudanaises à l'issue de violents combats qui ont fait 220 morts.
Le tribunal a condamné mardi un troisième homme à trois ans de prison pour avoir "collaboré" avec les rebelles, a ajouté l'avocat. Un quatrième homme a aussi été reconnu coupable mais il a été relâché parce qu'âgé de plus de 70 ans, a précisé M. Bakr, qui a dit vouloir interjeter appel de ces verdicts.
Cinq autres accusés dans cette affaire ont été blanchis par le tribunal de Khartoum-Nord.
Des tribunaux spéciaux avaient été créés pour juger les personnes arrêtées dans la rafle ayant suivi l'attaque d'Omdurman. Pour être appliqués, les verdicts doivent être confirmés en appel puis par la plus haute juridiction soudanaise, avant d'être signés par le président soudanais Omar el-Béchir.
Commentant cette affaire, l'organisation Amnesty International s'était dite "scandalisée par le fait que les autorités soudanaises continuent d'appliquer la peine de mort après des procédures judiciaires injustes".
La région occidentale du Darfour est le théâtre depuis 2003 d'une guerre civile à l'origine de 300.000 morts selon les estimations de l'ONU, 10.000 d'après Khartoum, et de 2,7 millions de déplacés.