TEHERAN — L'Iran va "exécuter prochainement" neuf opposants "contre-révolutionnaires" accusés d'avoir cherché à renverser le régime islamique, a déclaré Seyyed Ebrahim Raïssi, premier adjoint du chef de l'autorité judiciaire iranienne, cité mardi par l'agence Fars.
"Les deux personnes exécutées (le 28 janvier) et les neuf qui seront exécutées prochainement ont été arrêtées lors des troubles" (les manifestations antigouvernementales des derniers mois), a déclaré M. Raïssi lors d'une réunion politique lundi soir dans une mosquée de Qom.
"Chacune d'elle est liée à un courant contre-révolutionnaire et a participé aux troubles dans le but de renverser le régime", a-t-il ajouté cité par Fars.
L'Iran a pendu jeudi deux opposants accusés d'appartenir au groupe monarchiste Tondar (Assemblée du Royaume d'Iran) et d'être "ennemis de Dieu" (mohareb) pour avoir "planifié des projets d'assassinat de responsables" iraniens.
Le procureur de Téhéran avait annoncé que neuf autres opposants condamnés à mort attendaient le verdict de la cour d'appel. "Neuf autres émeutiers sont encore dans la phase d'appel, et s'ils sont condamnés, la sentence sera exécutée selon la loi", avait-il déclaré.
Il avait indiqué, sans autres détails, que les deux opposants exécutés et les neuf autres condamnés à mort étaient "accusés d'être 'mohareb', d'avoir cherché à renverser le régime de la République islamique, et d'appartenir au mouvement antirévolutionnaire armé de l'Assemblée du royaume d'Iran et au mouvement terroriste des monafeghine" (ndlr: "hypocrites", nom donné aux membres de l'Organisation des Moudjahidine du peuple, principal mouvement d'opposition armée iranienne en exil).
L'identité des neufs condamnés à mort n'a pas été révélée.
M. Dolatabadi avait précisé que cinq de ces condamnés avaient été "arrêtés le jour d'Achoura", lors des violentes émeutes du 27 décembre qui avaient fait huit morts et durant lesquelles un millier de manifestants avaient été interpellés.
Les quatre autres condamnés ont été arrêtés lors de manifestations antigouvernementales intervenues avant l'Achoura, avait ajouté le procureur sans autre précision.
Le 18 janvier, le parquet avait requis la peine de mort contre cinq manifestants, trois hommes et deux femmes, arrêtés lors des violences d'Achoura et accusés de liens avec l'Organisation des moudjahidine du peuple (MKO), principal mouvement d'opposition armée en exil au régime de Téhéran.
L'aile dure du pouvoir a réclamé à plusieurs reprises un châtiment sévère contre les manifestants arrêtés lors des troubles.
Deux des principaux leaders de l'opposition interne au régime, l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi et l'ancien président du Parlement Mehdi Karoubi, ont condamné les exécutions du 28 janvier.
"Il semble que ces pendaisons visent à créer un climat de peur pour dissuader les gens de manifester le 11 février prochain" à l'occasion de l'anniversaire de la révolution islamique, avaient affirmé MM. Moussavi et Karoubi dimanche dernier en réaction aux deux pendaisons.