Un Iranien a été condamné à la peine capitale pour sa participation aux émeutes antigouvernementales fin décembre, a indiqué mardi l'agence Isna, ce qui porte à 12 le nombre de personnes condamnées à mort pour leur implication dans des manifestations de l'opposition.
"Neuf des responsables des troubles d'Achoura ont été condamnés: un à la peine capitale et huit autres à des peines de prison", a rapporté Isna, citant un communiqué du parquet de Téhéran, sans donner plus de détails.
Les manifestations de la journée de deuil chiite de l'Achoura, le 27 décembre, avaient fait huit morts et des centaines de blessés.
Il s'agissait des rassemblements les plus importants et les plus violents depuis les grandes manifestations ayant suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin. Des centaines de manifestants ou d'opposants avaient été arrêtés pendant ou après les troubles d'Achoura.
La condamnation à mort annoncée mardi porte à 12 le nombre total de condamnations à la peine capitale dans le cadre des manifestations de l'opposition.
Deux opposants accusés d'appartenir à un groupe monarchiste et d'être "ennemis de Dieu" pour avoir "planifié des projets d'assassinat de responsables" iraniens dans le cadre des manifestations avaient été pendus le 28 janvier.
L'avocate de l'un des deux avait cependant affirmé qu'il avait été arrêté deux mois avant les troubles ayant suivi l'élection de juin.
Neuf autres condamnés attendent la confirmation de leur sentence en appel, a déclaré mardi le premier adjoint du chef de l'autorité judiciaire Seyyed Ebrahim Raïssi. Ces "neuf condamnés à mort ont fait appel. Leur dossier est devant la cour d'appel et il faut attendre sa décision", a-t-il dit, cité par Isna.
Des déclarations contradictoires avaient circulé la semaine dernière sur ces neuf "contre-révolutionnaires" accusés d'avoir voulu renverser le régime islamique. Le procureur de Téhéran avait indiqué que leur peine n'avait pas été confirmée alors que M. Raïssi avait fait état de leur exécution "prochaine".
Par ailleurs, le parquet a annoncé qu'une peine de prison de cinq ans visant un des dirigeants de l'opposition, Behzad Nabadi, avait été confirmée en appel, de même que les peines d'emprisonnement infligées à 34 autres personnes.
Behzad Nabadi est accusé "de rassemblement contre la sécurité, propagande contre le régime, attaques contre les forces de l'ordre, destruction et incendie".
Enfin, le parquet a déclaré que deux conseillers d'un des chefs de file de l'opposition, Mir Hossein Moussavi, avaient été libérés sous caution.
"Ali Reza Beheshti et Mohammad Reza Tajik ont été libérés mardi soir sous caution après la fin de l'enquête", selon le parquet, cité par Isna.