KANO (Nigeria), 17 août (AFP) - Appel d'une condamnation à mort par lapidation: verdict lundi d'un tribunal islamique
Un tribunal islamique nigérian doit rendre lundi son verdict après le pourvoi en appel d'un homme condamné à mort en août 2002 par lapidation pour le viol d'une fillette de 9 ans.
Si cette condamnation était confirmée par la Cour, Sarimu Mohammed, 54 ans, pourrait devenir le premier Nigérian exécuté par lapidation, depuis que 12 Etats du nord du pays ont décidé la réintroduction de la charia (loi islamique) il y a trois ans.
Mais aussi bien la défense que l'accusation ont annoncé qu'ils s'attendaient à ce que la Cour islamique de Dutse, capitale de l'Etat rural de Jigawa (nord), fasse preuve de pitié vis à vis du condamné, se basant sur le fait que celui-ci est décrit comme mentalement déficient.
Les responsables de l'Etat de Jigawa ont affirmé avoir reçu plus de 1.000 lettres les exhortant à commuer la peine de Sarimu Mohammed.
Si la condamnation à mort était confirmée en appel, les avocats pourront présenter un recours devant la Cour fédérale et, en dernier lieu, devant la Cour suprême.
Mais, quel qu'il soit, le verdict qui sera rendu lundi ne manquera pas de réveiller les passions autour de deux autres affaires controversées de condamnation à mort par lapidation au Nigeria.
Amina Lawal, une mère de trois enfants de 33 ans, avait été condamnée à la mort par lapidation en mars 2002 pour avoir eu un enfant dix-huit mois après son second divorce, provoquant de vives réactions internationales.
Fatima Usman et Ahmadu Ibrahim, d'anciens amants avaient également été condamnés l'année dernière à subir le même sort pour avoir eu des relations hors mariage.
Plusieurs condamnations à mort par lapidation ont été prononcées au Nigeria depuis la réintroduction de la loi islamique (charia) dans les affaires pénales, en 2000, dans 12 Etats du nord du Nigeria, à majorité musulmane. Mais pour l'instant, aucune de ces sentences n'a été exécutée.
L'application de la charia continue de susciter de vives réactions dans le monde mais aussi au Nigeria, aussi bien au niveau de l'Etat fédéral que de celui des communautés religieuses.
Le Nigeria, le plus peuplé des pays d'Afrique avec 120 millions d'habitants, a déjà connu de nombreux troubles religieux meutriers entre chrétiens et musulmans.