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Corée du Nord: un responsable des Finances exécuté après une réforme monétaire contestée

dépêche de presse du 18 mars 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Corée du Nord
SEOUL (AFP) - Pak Nam-ki, un responsable nord-coréen des finances, a été exécuté après la mise en place d'une réforme monétaire à l'origine d'émeutes dans le pays communiste, a rapporté jeudi la presse sud-coréenne.

Cet ancien directeur du parti communiste pour la planification et les finances, limogé début février, a été exécuté la semaine dernière dans une caserne de la capitale Pyongyang, a rapporté l'agence sud-coréenne Yonhap.

Il était accusé d'avoir "ruiné délibérément l'économie nationale", a indiqué l'agence.

Ni le ministère sud-coréen de l'Unification ni les services de renseignement (NIS) n'ont confirmé l'information.

Agé de 77 ans, M. Pak, paie, selon Yonhap, l'échec de la réforme monétaire, première réévaluation du won en 17 ans qui visait apparemment à juguler l'inflation et à enrayer les transactions au marché noir, mais a eu l'effet contraire d'alimenter l'inflation et d'accentuer la pénurie en produits alimentaires.

La presse sud-coréenne avait indiqué debut février que M. Pak avait été démis de ses fonctions par le numéro un nord-coréen, Kim Jong-il, à la suite de la réévaluation du won en novembre.

M. Pak, chargé de réformer une économie moribonde, faisait partie de la garde rapprochée du leader nord-coréen et l'accompagnait fréquemment dans ses tournée à travers le pays.

Si son exécution "est confirmée, cela prouve que le régime veut tout faire pour calmer la population. Le régime semble avoir eu besoin d'un bouc émissaire", a estimé Kim Yong-hyun, chercheur à l'Université Dongguk de Séoul.

La réforme monétaire a été actée par un décret du 30 novembre qui a mis fin à la circulation des billets nord-coréens et a imposé leur échange contre des nouveaux au taux de 100 anciens pour un nouveau, soit une réévaluation de 100% de fait.

Mais les quantités échangeables ont été plafonnées, ce qui a eu pour effet de ruiner les économies de la population, causant un vif mécontentement.

Inquiets de perdre une partie de leurs économies alors que la somme qu'ils étaient autorisés à changer était limitée à 100.000 wons, certains Nord-Coréens se sont précipités sur le marché noir pour les échanger contre des yuans chinois ou des dollars américains.

Des émeutes se sont produites dans le pays, avait rapporté le quotidien sud-coréen Chosun Ilbo, dont l'une les 5 et 6 décembre dans la ville de Hamhung, qui s'était soldée par l'exécution de 12 "meneurs".

Afin de calmer la population, les autorités avaient cependant relevé à 500.000 anciens wons la somme pouvant être changée.

Selon Yonhap, l'exécution de M. Pak vise à éteindre la colère de la population face à la réforme monétaire, à un moment où le régime avait lancé une campagne visant à promouvoir Jong-un, fils cadet du numéro un Kim Jong-il, comme son probable successeur.

La question de la succession de Kim Jong-il, 68 ans, se pose avec acuité alors que son état de santé fait l'objet de spéculations.

Selon des responsables sud-coréens et américains, il a été victime d'une attaque cérébrale en août 2008.

Kim Jong-il aurait désigné son troisième fils, Kim Jong-un, 26 ans, comme dauphin, pour lui succéder à la tête de l'unique dynastie communiste de la planète.
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