Pour la première fois, l'Europe n'a exécuté aucun condamné en 2009, souligne Amnesty International dans un rapport rendu public ce mardi.
Toutefois, l'organisation de défense des droits de l'Homme regrette que cette avancée soit brisée par l'exécution de deux hommes au Bélarus, il y a deux semaines, signe que la cause n'est pas encore entendue partout sur le continent.
L'association fait le décompte des condamnations à mort exécutées depuis 1980, sans prendre en compte cependant les meurtres perpétrés en dehors du cadre légal, ou les victimes de guerre. Si la peine de mort est abolie en France, en Allemagne ou en Grande-Bretagne depuis des années, les anciens pays de l'Est ont suivi après la chute du Rideau de fer.
Les anciens satellites de l'Union soviétique n'ont plus conduit d'exécutions décidées par les tribunaux depuis longtemps, pas plus que la Russie ou l'Ukraine depuis une décennie.
Cependant, le Bélarus, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et la Tadjikistan ont encore tué environ 130 condamnés depuis dix ans. Et le Bélarus est le seul à continuer à le faire depuis 2006.
Les condamnés biélorusses sont prévenus seulement quelques minutes avant leur exécution dans ce pays à poigne. Les condamnés sont tués d'une balle dans la nuque, et leurs corps enterrés en secret, précise Amnesty.
Dans le monde entier, le nombre total des exécutions judiciaires est imprécis, des pays comme la Chine refusant de donner le nombre exact des condamnés passés par les armes. Selon Amnesty, le chiffre minimum était de 1.718 en 2008, mais probablement largement sous-estimé. "Les autorités chinoises affirment que le nombre des exécutions recule. Si c'est vrai, pourquoi ne donnent-elles pas les chiffres" s'interrogent les auteurs du rapport.
AI note aussi que 65 exécutions ont été menées à leur terme en Irak en 2006, et sans doute 33 et 34 les deux années suivantes. En 2009 en revanche, le chiffre a bondi à 120. Pour le secrétaire général de l'organisation, Claudio Cordone, "ce n'est pas une réponse aux attentats suicides".
Par ailleurs, aux Etats-Unis, 55 personnes ont été envoyées à la mort en 2009, et cent autres ont reçu une condamnation à la peine capitale. C'est le seul Etat d'Amérique à conserver cette pratique.