WASHINGTON - La Cour suprême américaine a refusé lundi de se saisir du cas d'un condamné à mort, Charles Dean Hood, qui demandait la réouverture de son procès après avoir appris que la juge et le procureur à son procès étaient amants.
En ne se saisissant pas de ce dossier, la Cour suprême donne raison à une cour d'appel du Texas (sud des Etats-Unis) qui, en septembre 2009, avait refusé d'accorder un nouveau procès à Charles Dean Hood, 40 ans, condamné à mort en 1990 pour double meurtre, malgré la relation amoureuse entretenue par la juge et le procureur.
La justice avait estimé que les avocats de la défense avaient mentionné trop tard cette relation et les implications qu'elle pouvait avoir lors du procès.
Charles Dean Hood a été condamné à mort pour les assassinats en 1989 de son patron et de la petite amie de ce dernier.
Ses empreintes digitales ont été retrouvées partout sur les lieux du crime, et il a été arrêté au volant de la voiture des victimes, en possession de bijoux, des cartes de crédit, de vêtements qui leur appartenaient. Il a déjà échappé à cinq dates d'exécution.
Son exécution est actuellement suspendue à une autre procédure au Texas, où un jury a accepté de réexaminer la condamnation à mort sans toutefois mentionner la relation amoureuse entre les deux magistrats.
Le condamné affirme avoir été mal jugé parce que Verla Sue Holland et Thomas O'Connell, respectivement juge et procureur en 1990 lors du procès, avaient admis sous serment qu'ils entretenaient à l'époque une relation amoureuse.
La décision de la Cour suprême "est très décevante", ont indiqué les avocats du condamné dans un communiqué à l'AFP. "Des douzaines d'anciens procureurs et de juges, au niveau fédéral comme à celui des Etats, ont critiqué la façon dont ce cas a été traité par le système judiciaire du Texas", affirment les avocats de Charles Hood qui continueront à le défendre.
"Nous sommes découragés par le fait que la Cour Suprême ait décidé de ne pas entendre ce cas où le juge et le procureur au procès de Charles Hood étaient engagés depuis longtemps dans une relation extra-conjugale secrète".