TEHERAN - La justice a confirmé la peine de mort contre six opposants arrêtés lors des troubles post-électoraux de 2009 et accusés d'appartenir à l'organisation des Moudjahidine du peuple, principal groupe d'opposition armée au régime iranien, a indiqué samedi le procureur de Téhéran.
Trois d'entre eux auraient été arrêtés lors d'émeutes en décembre, selon M. Abbas Jafari Dolatabadi qui les a identifiés comme "Ahmad Daneshpour Moghadam, Mohsen Daneshpour Moghadam et Alireza Ghanbari".
"Ce sont sont des partisans des monafeghine (hypocrites, terme utilisé pour désigner les Moudjahidine). Leur peine de mort est devenue définitive, mais ils ont demandé une grâce", a déclaré le procureur cité par l'agence Fars.
M. Jafari Dolatabadi a également indiqué que "les peines de mort contre Mohammad Ali Saremi, Jafar Kazemi et Mohammad-Ali Haj-Aghai, (...) des monafeghine, ont été confirmées", précisant qu'ils avaient été arrêtés en septembre.
Le procureur avait annoncé en début d'année que dix personnes arrêtées lors des manifestations de l'opposition avaient été condamnées à la peine capitale par le tribunal de première instance.
M. Jafari Dolatabadi a précisé que "les condamnations à mort de Motahareh Bahrami Haghighi, Reyhaneh Haj-Ebrahim et Hadi Ghaemi avaient été commuées en peine de prison" sans toutefois donner d'autres détails.
Par ailleurs, la peine capitale prononcée à l'encontre de Mohammad-Amin Valian, étudiant arrêté lors des manifestations, a également été commuée en trois ans et demi de prison ferme, selon l'agence Isna, citant le parquet révolutionnaire de Téhéran.
Toujours selon le parquet, la cour d'appel a confirmé la peine de trois ans de prison ferme d'Azar Mansouri, l'une des dirigeantes du Front de la participation, l'un des principaux partis réformateurs interdits par les autorités.
Enfin, le journaliste réformateur Massoud Bastani a été condamné à six ans de prison ferme, selon l'agence Ilna.
Deux militants accusés d'appartenir à un groupe monarchiste clandestin et arrêtés, eux, avant le scrutin présidentiel de juin 2009, ont été pendus le 28 janvier, marquant les premières exécutions d'opposants depuis le début de la crise politique provoquée par la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad.
Dimanche dernier, un militant d'un groupe monarchiste et quatre membres du groupe rebelle armé kurde PJAK ont été pendus dans la prison d'Evine à Téhéran.