David Powell, 59 ans, présenté comme un "prisonnier modèle" par ses défenseurs, a été exécuté mardi au Texas pour un meurtre commis il y a 32 ans. Ce délai d'attente est inhabituellement long pour les Etats-Unis.
Les précédents sont rares, dans l'histoire récente, de détenus américains effectivement exécutés aussi longtemps après avoir été condamnés.
Des juges de la Cour suprême des Etats-Unis, notamment John Paul Stevens qui quitte ses fonctions à la fin du mois, ont plusieurs fois alerté contre le caractère cruel de cette interminable attente. Dans le couloir de la mort, les détenus vivent dans 9m2, à l'isolement 24 heures sur 24 avec des restrictions de visites et dans la seule perspective de leur mort à venir.
David Powell a été soutenu jusqu'à la fin par Amnesty international qui a réclamé dans un rapport la commutation de sa peine en prison à vie parce que "les gens changent".
Arrêté en 1978 alors qu'il avait 27 ans pour le meurtre d'un policier au fusil semi-automatique, il était devenu, selon l'organisation, "un prisonnier modèle et un être humain d'exception".
Amnesty cite de nombreux témoignages de gardiens, d'autres condamnés et d'un psychothérapeute confirmant qu'il était un pilier moral des deux côtés des barreaux du couloir de la mort texan.
"Je ne sais pas quelle quantité de souffrances est suffisante pour parvenir à la rédemption après avoir commis un mal irréparable", avait déclaré David Powell par vidéo au journal local American Statesman une semaine avant sa mort.
David Powell a bénéficié de trois procès au total depuis son crime qu'il n'a jamais nié et pour lequel il n'a jamais cessé de demander pardon.
Le verdict de son premier procès en 1978 a été cassé par la Cour suprême en raison d'une erreur de l'accusation. Mais en 1991, il a été à nouveau condamné à mort. A nouveau la peine a été annulée, par la cour d'appel du Texas cette fois, pour une irrégularité de procédure.
Au cours d'un troisième procès, en 1999, "l'accusation s'est appuyée pour l'essentiel sur le crime commis 20 ans plus tôt", pour prouver sa dangerosité pour la société, regrette Amnesty. La défense a de son côté rappelé aux jurés que M. Powell était toxicomane à l'époque des faits et était "redevenu lui-même, une fois en prison".
L'Etat de l'Alabama (sud) a exécuté par injection mortelle le 27 mai Thomas Whisenhant, 63 ans, qui avait également passé 32 ans dans le couloir de la mort et la Géorgie avait exécuté en septembre 2008 Jack Alderman, condamné à mort plus de 33 ans plus tôt.