Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a appelé tous les Etats appliquant encore la peine de mort à un moratoire, et condamné particulièrement les conditions "barbares" de ce châtiment notamment contre les handicapés et les mineurs.
"Dimanche est célébrée la 8e journée mondiale contre la peine de mort, officiellement reconnue par le Conseil de l'Europe et l'Union européenne en 2007.
"J'appelle tous les pays qui maintiennent la peine de mort en vigueur à l'abolir, et en attendant, à instituer un moratoire sur les exécutions et les condamnations", a-t-il dit dans une déclaration.
Les défenseurs des droits de l'Homme "qui luttent pour défendre inlassablement cette cause, ont tout le soutien de nos ambassades, à qui j'ai demandé, dans le cadre de cette journée, de mobiliser les opinions publiques et les décideurs", a-t-il dit.
Dans une trentaine d'États, "nos ambassades, nos instituts culturels ont ouvert leurs portes ou se sont associés à des conférences ou à des tables rondes en faveur de la cause abolitionniste", a-t-il dit.
"Trop souvent encore, des mineurs, des handicapés mentaux sont exécutés. Ces exécutions sont parfois menées en public ou dans des conditions barbares propres à révolter la conscience", a-t-il observé.
La peine capitale reste aujourd'hui notamment en vigueur dans deux superpuissances, les Etats-Unis et la Chine, et aussi dans plusieurs pays musulmans.
En Virginie, Teresa Lewis, déficiente mentale, avait été exécutée fin septembre, malgré les protestations.
M. Kouchner a cité nommément la condamnation à la lapidation qui pèse toujours sur l'Iranienne Sakineh Ashtiani, "pour laquelle le président de la République (Nicolas Sarkozy) et moi-même continuons de nous mobiliser".
Il a rappelé que la France a rejoint l'Espagne et d'autres pays pour la création, annoncée jeudi à Madrid, d'une Commission internationale contre la peine de mort, composée de "personnalités de haute autorité morale de toutes les régions du monde", dont Robert Badinter pour la France.
Cette Commission a pour mandat d'aboutir à un moratoire universel effectif d'ici 2015 en vue d'une abolition totale et définitive.