Berne, 10.10.2010 - Le 10 octobre marque la journée mondiale contre la peine de mort. A cette occasion, la Suisse tient à rappeler son engagement pour l'abolition de la peine de mort en toutes circonstances et dans toutes les régions du monde.
"La peine capitale constitue une atteinte aux droits humains les plus fondamentaux", souligne la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Elle ajoute : "Elle n'apporte pas de réparation, n'a aucun caractère dissuasif et ne protège dès lors pas davantage la société. Son irrévocabilité n'est pas non plus sans poser de problème puisque l'on sait que la peine capitale a trop souvent été appliquée à des innocents ou pratiquée sur une base discriminatoire."
La lutte pour l'abolition de la peine de mort constitue l'une des priorités de la politique étrangère de la Suisse en matière de droits de l'homme. Depuis plusieurs années, la Suisse n'a eu cesse de renforcer son engagement pour un monde sans peine capitale. C'est à ce titre qu'elle a parrainé la quatrième édition du Congrès mondial contre la peine de mort qui s'est tenu à Genève en février dernier. Le soutien helvétique à cette manifestation confirmé l'attachement de la Suisse à la cause abolitionniste et à la dignité humaine.
Aujourd'hui, les deux tiers de la planète ont aboli la peine de mort, en droit ou en fait. "Le mouvement vers l'abolition semble irréversible. Cette tendance internationale nous réjouit et doit être encouragée", relève la cheffe du DFAE.
C'est pourquoi la Suisse salue la récente création - annoncée par le Premier Ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero au Congrès de Genève - de la Commission Internationale contre la Peine de Mort (CIPM) au sein de laquelle siège l'ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss. La Suisse est par ailleurs représentée au sein du groupe d'États qui soutiennent cette commission et aura l'honneur d'accueillir dès 2011 le secrétariat de cette commission à Genève, au sein de l'Académie de Droit International Humanitaire et de Droits Humains.
L'objectif de la CIPM, au-delà de la seule atteinte d'un moratoire sur les exécutions le plus large possible d'ici 2015, est d'agir pour la suspension d'exécutions dans des cas où le droit international restreint l'application de la peine de mort, comme pour les groupes les plus vulnérables.
En cette journée contre la peine de mort et au nom de toutes les personnes qui attendent leur mort programmée, la Suisse appelle tous les Etats qui ne l'ont pas encore fait à instaurer un moratoire sur la peine capitale, en vue d'une abolition totale, et à commuer les sanctions en peines de prison.
[Département fédéral des affaires étrangères]