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Exécution dans l'Arizona: la CIDH critique un déni de justice

dépêche de presse du 23 octobre 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Arizona
WASHINGTON - L'exécution de Jeffrey Landrigan prévue mardi prochain aux Etats-Unis serait un "déni de justice", a estimé vendredi la Commission interaméricaine des droits de l'homme, rappelant que le condamné souffrait de graves lésions cérébrales qui n'ont pas été évoquées à son procès.

Agé de 48 ans, Jeffrey Landrigan a été condamné à mort en 1990 dans l'Arizona (sud-ouest) pour le meurtre de son amant l'année précédente.

Mais à l'époque de son procès, son avocat n'a pas évoqué les circonstances atténuantes de son client, en particulier le fait qu'il souffrait d'un syndrome d'alcoolisme du nouveau-né parce que sa mère avait consommé de l'alcool tout au long de sa grossesse, ni le fait que sa mère adoptive, également alcoolique, le battait tellement qu'un coup de poêle à frire a endommagé son cerveau et lui a laissé une entaille dans la tête.

Le fait que la juge, chargée de déterminer la peine, n'ait pas eu accès à ces éléments "qui auraient pu permettre une condamnation plus indulgente représente une violation de ses droits à la justice et à un procès rigoureusement équitable", a affirmé la CIDH dans un communiqué.

Elle a en outre insisté sur le fait que, depuis, la loi de l'Arizona prévoyant qu'un juge et non un jury fixe la peine a été déclarée anticonstitutionnelle, mais sans effet rétroactif.

"Traiter aussi différemment des justiciables constitue une discrimination inadmissible", a encore estimé la CIDH.

Outre cette question, défendue pas ses avocats jusqu'à la dernière minute devant les tribunaux, M. Landrigan est également au coeur d'une autre polémique. Il a obtenu de la justice fédérale qu'elle ordonne à l'Etat de l'Arizona de révéler l'origine d'un des produits du cocktail mortel qui doit lui être administré mardi.

Fabriqué par un seul laboratoire américain, l'anesthésiant thiopental est en rupture de stock aux Etats-Unis et plusieurs Etats ont repoussé des dates d'exécution en attendant qu'il soit à nouveau fabriqué début 2011.

Mais l'Arizona a annoncé récemment s'être procuré une dose du produit, probablement à l'étranger. Ses avocats craignent que celui-ci soit "contrefait et frelaté" et ne remplisse pas son rôle de rendre le condamné inconscient afin que l'injection des deux autres produits ne soit pas douloureuse.
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