Le groupe pharmaceutique britannique soupçonné d'avoir fourni l'anesthésiant utilisé cette semaine pour l'exécution d'un condamné à mort en Arizona a démenti aujourd'hui exporter ce produit aux Etats-Unis. La société Archimedes Pharma a affirmé à l'AFP fournir le produit incriminé, du thiopental, seulement "à des marchands en gros et aux pharmacies des hôpitaux au Royaume-Uni".
"Elle ne l'exporte pas aux Etats-Unis (...) et n'est pas au courant de quelconques exportations", a encore assuré le groupe. Archimedes Pharma est le seul laboratoire pharmaceutique en Grande-Bretagne à avoir le droit de produire du thiopental, selon l'agence britannique du médicament.
Aux Etats-Unis, un seul laboratoire fabrique du thiopental, un des trois produits utilisés lors des exécutions. Mais il a dû cesser sa production en 2009 en raison d'une rupture de stock chez un de ses fournisseurs. Plusieurs Etats américains ont du coup dû renoncer à mener des exécutions. Mais l'Arizona et la Californie (ouest) ont annoncé début octobre s'être procuré l'anesthésiant par d'autres voies, qu'ils ont refusé de révéler.
Lundi, une juge fédérale de l'Arizona (sud-ouest des Etats-Unis) a suspendu l'exécution d'un homme de 48 ans par injection mortelle, les autorités refusant de révéler l'origine de l'anesthésiant utilisé. Mais la Cour suprême des Etats-Unis a estimé qu'une juge fédérale n'avait pas le pouvoir de bloquer l'exécution, et mardi soir le détenu, Jeffrey Landrigan, condamné pour meurtre, a été exécuté.
Selon le ministère de la Justice de l'Arizona, le thiopental utilisé venait de Grande-Bretagne. Faute d'informations, les avocats de Jeffrey Landrigan craignaient que le thiopental ne soit "contrefait ou frelaté" et n'ait pas les effets désirés.