Des défenseurs des droits de l'homme ont annoncé à Londres avoir engagé une procédure judiciaire contre le gouvernement britannique pour interdire l'exportation depuis la Grande-Bretagne d'un anesthésiant utilisé dans l'exécution de condamnés à mort aux Etats-Unis.
Les avocats de l'organisation britannique Reprieve ont expliqué agir au nom d'un condamné à mort dans l'Etat américain du Tennessee (sud), Edmund Zagorski, qui pourrait être exécuté avec un anesthésiant fabriqué en Grande-Bretagne, le thiopental. "Il y a de fortes présomptions que la Grande-Bretagne soit le pourvoyeur du médicament qui sera utilisé pour l'exécution du requérant", selon le document remis par les avocats à la justice et auquel l'AFP a eu accès.
"Il existe un vrai risque que le requérant soit exécuté en janvier 2011 si l'exportation du thiopental depuis la Grande-Bretagne n'est pas contrôlée", alors même qu'il ne pourrait pas être exécuté en raison de la pénurie de ce produit aux Etats-Unis, affirme ce document. Aux Etats-Unis, un seul laboratoire fabrique le thiopental, l'un des trois produits utilisés dans l'exécution de prisonniers. Mais il a dû cesser sa production en 2009 en raison d'une rupture de stock chez un de ses fournisseurs.
Plusieurs Etats américains ont en conséquence dû renoncer à procéder à des exécutions. Mais certains Etats ont annoncé début octobre s'être procuré l'anesthésiant par d'autres voies, qu'ils ont refusé de révéler.