KATSINA, Nigeria (AP) - La cour d'appel islamique a acquitté jeudi la Nigériane Amina Lawal, qui avait été condamnée en première instance à être lapidée pour adultère.
Les cinq juges de la plus haute instance judiciaire du pays ont rejeté la condamnation d'Amina Lawal, en mars 2002, à la mort par lapidation, jugeant que cette mère célibataire n'avait pas pu se défendre de manière suffisante.
Ce procès avait suscité de vives protestations d'associations de défense des droits de l'homme et d'organisations féministes dans le monde.
Amina Lawal avait été reconnue coupable en mars 2002 de rapports sexuels hors mariage après la naissance de sa fille, la petite Wasila. Le père présumé de l'enfant, Yahaya Mohammed, avait démenti toute responsabilité et été acquitté. Elle avait raconté qu'il lui avait promis de l'épouser.
Si la condamnation avait été confirmée en appel, la jeune femme de 32 ans aurait été la première femme à être lapidée à mort depuis que les douze Etats du nord du pays ont adopté la charia -la loi islamique- en 1999.
La cour d'appel a estimé qu'Amina Lawal ne s'était pas rendue coupable d'adultère et n'avait pas eu suffisamment de temps pour comprendre les charges qui pesaient contre elle. Les juges ont également cité plusieurs fautes de procédure: un seul juge était notamment présent lors de sa condamnation, au lieu des trois requis par la charia.